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Les Brasseurs de la Vie : « RSE et développement durables : des valeurs inscrites dans nos statuts »

Caroline Thomas, dirigeante de la PME Les Brasseurs de la Vie (Saint-Gilles-Croix-de-Vie), a participé récemment à une conférence autour de la RSE, organisée par la CCI de Vendée. Elle témoigne sur la raison d'être de son engagement RSE au sein de son entreprise.

Caroline Thomas, Les Brasseurs de la Vie, RSE, Vendée

Caroline Thomas, dirigeante des Brasseurs de la Vie, témoigne sur son engagement RSE lors d'une conférence organisée récemment à la CCI de Vendée. ©IJ

En 2018, Caroline Thomas a créé avec son fils Antoine Les Brasseurs de la Vie, une petite entreprise de bière bio, basée à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Et dès le départ, ils ont voulu qu’elle porte des valeurs fortes. « Le meilleur moyen de le faire, c’était d’inscrire ces valeurs dans le projet d’entreprise, témoigne sa directrice. Notre particularité est aussi d’être reconnue par l’État comme entreprise solidaire à utilité sociale, autrement dit comme entreprise d’insertion professionnelle. »

L’intérêt était ainsi de répondre rapidement aux fameux piliers de la RSE. « Concrètement, on essaie de travailler en local. Le houblon est produit en Vendée ou Loire-Atlantique. Et nos cuves sont fabriquées par une entreprise ligérienne. On aurait pu les acheter moins chères mais plus loin. Mais à un moment, si vous portez des valeurs, il faut aller jusqu’au bout, être cohérent. »

Les Brasseurs de la Vie sont allés par exemple jusqu’à faire certifier bio leurs déchets, dans une logique d’économie circulaire. « Ces déchets sont donnés à des maraîchers du territoire, qui peuvent les utiliser en intrants. À Coëx, on travaille ainsi avec le Jardin de Pauline qui fait pousser des fleurs comestibles. L’agricultrice prend notre drêche[1] pour faire pousser ses fleurs. Derrière, nous utilisons ses fleurs dans nos bières. »

Comme Christian Guellerin, Caroline Thomas pense qu’une entreprise ne vend pas de la RSE mais d’abord un produit. « Il ne faut pas utiliser le développement durable pour s’acheter un bout de paradis et se donner bonne conscience. Moi, je vends mon produit, pas de la RSE ni de l’insertion. Lors des visites de dégustations que j’organise l’été, si les clients trouvent que notre bière est bonne, là, seulement, je leur dis que cette bière est fabriquée par des personnes en difficulté socio-professionnelle. »

[1] Résidu de l’orge après soutirage du moût, en brasserie.