« Le bois est une énergie locale et renouvelable. On connaît le bois bûche, mais aujourd’hui, le bois énergie se développe et se présente aussi bien sous forme de bois déchiqueté, granulés, résidus bocagers et forestiers, sciures, écorces, bois “en fin de vie” (palettes et cagettes usagées…) », précise Stéphane Prigent, animateur Bois énergie au sein de Fibois.
L’association décline les nombreux arguments en faveur de l’utilisation du bois : « Ce combustible écologique, par sa faible émission de CO2, permet d’économiser l’énergie fossile tout en entretenant forêts et bocages, ce qui en fait une solution incontournable pour participer à la réduction des gaz à effets de serre qui ont justement un impact sur les forêts avec le réchauffement climatique. »
À l’échelle régionale, la consommation de bois énergie est passée de 435 000 tonnes en 2010 à presque 600 000 tonnes aujourd’hui. « On estime le potentiel de consommation supplémentaire par an en 2030 à plus de 750 000 tonnes. Dans le même temps, le nombre de chaufferies bois, industrielles et collectives, est passé de 50 en 2000 à plus de 500 en 2023. » Si la consommation de bois bûche reste stable depuis plusieurs années, celle de granulés augmente progressivement, tandis que celle du bois déchiqueté a très fortement progressé. Parallèlement, les particuliers sont de plus en plus nombreux à s’équiper d’appareils individuels (poêles, inserts, chaudières…), l’association Fibois en dénombre plus de 465 000, pour un million de tonnes de bois consommées.
Une meilleure gestion forestière
« Nous avons la ressource bois sur le territoire. Ce bois disponible montre l’intérêt de développer les réseaux de chaleur pour décarboner l’énergie. Les bois déchiquetés, appelés plaquettes, viennent de scieries, de forêts pour les arbres trop petits, qui ne peuvent être sciés, ou de bois qui ne peuvent être transformés en bois d’œuvre. Cela peut venir aussi de palettes recyclées ou de bois issus de déchetteries », précise Jean Bureau, président de l’association Fibois Pays de la Loire, qui souligne toute l’importance d’une bonne gestion des forêts : « C’est un axe de travail d’autant plus crucial qu’il permet d’assurer une mobilisation optimale de la ressource pour tous les acteurs de la filière bois. »
« 600 000 tonnes de bois vont dans les chaufferies bois, la moitié vient d’une deuxième utilisation de l’arbre, l’autre venant directement de la forêt ou du bocage soit environ 284 000 tonnes de plaquettes forestières et bocagères.
Le bois énergie, vient des petits arbres enlevés pour une meilleure gestion forestière. Quand on accompagne l’agriculteur pour faire du bois énergie, le fait de l’accompagner pour une gestion durable va permettre de faire en sorte que ce bois énergie lui finance cette gestion durable. C’est la raison pour laquelle nous les assistons dans une gestion durable de leurs haies. Ce qui est tout bénéfice pour la biodiversité car cela permet de maintenir ces haies. D’ailleurs, nous sommes beaucoup sollicités pour leur gestion durable », explique Stéphane Prigent.
« Cette énergie est renouvelable, à condition de renouveler la ressource, d’avoir une bonne gestion forestière, une bonne qualité de la ressource en bocage et de récupérer les déchets bois. C’est la raison d’être du schéma biomasse de la Région des Pays de la Loire qui permet de quantifier les limites de ce que l’on peut aller prendre sans que cela dépasse les capacités de renouvellement », prévient l’animateur bois énergie de Fibois.
