Quels sont les savoir-faire et les spécialités de Getex ?
Fondé en 1978, Getex est aujourd’hui spécialisé dans la confection des pièces à manches (blousons, parkas, doudounes) garnies de duvet de canard ou de ouate floconnée, mais aussi des vêtements étanchés. Nous travaillons pour le secteur du luxe et du haut de gamme. Nous fabriquons aussi des vêtements administratifs et militaires, ainsi que des toiles industrielles pour le secteur automobile, pour des décapotables de luxe. En parallèle, nous avons une petite activité confidentielle : So&J.
Comment est née cette marque ?
En 2013, à la suite de la faillite d’un de nos clients du luxe, nous nous sommes retrouvés avec un stock important de tissu sur les bras. Nous avons alors décidé de lancer notre propre ligne de vêtements haut de gamme, So&J, au style chic et décontracté. So pour Sophie, J pour Joseph, mon père et ancien dirigeant de l’entreprise. Les premiers modèles sont vendus en 2015. Pour maintenir des prix abordables, la confection est confiée à notre filiale tunisienne Fermyl. Chaque année, nous proposons trois à quatre modèles différents : les 200 pièces confectionnées sont vendues auprès des salariés et de particuliers vendéens. Toutes sont issues de fins de stock et de rouleaux ou de chutes de tissus. Il y a aussi la gamme So&J Business qui s’adresse aux entreprises. Pour leurs cadeaux de fin d’année ou pour leurs événements, nous leur proposons des doudounes sans manche ou des soft shell[1] avec leur nom ou logo.
Votre père, Joseph Moreau, achète Getex en 1992. Alors que le phénomène de délocalisation explose, quels virages fait-il prendre à l’entreprise ?
Quand mon père[2] achète Getex, l’entreprise est saine. Elle fabrique des vêtements « femme » et « enfant » en grande série pour des marques de moyenne et bas de gamme. La société compte alors 110 collaborateurs et trois sites : deux à Challans et un à Sallertaine[3], à proximité. Elle dispose aussi depuis 1988 d’une filiale tunisienne qui emploie 35 personnes. En pleine montée de la délocalisation, c’est un atout pour maintenir les coûts de production, mais cela reste insuffisant pour conserver l’emploi localement. Pour décrocher de nouveaux marchés, mon père décide de mettre le cap sur l’innovation et de monter en gamme. Getex acquiert alors deux nouveaux savoir-faire.

Fermyl, filiale tunisienne de Getex depuis 1988. ©Getex
D’abord, la confection de vêtements étanchés. En 1995, nous décrochons notre premier contrat avec un service public français. La fabrication a d’abord lieu en France, puis rapidement en Tunisie. La dernière commande a lieu en 2016. Depuis, ce grand groupe a fait le choix de faire fabriquer ses tenues administratives en Asie. Cette longue collaboration nous a néanmoins ouvert un nouvel horizon : celui des vêtements administratifs et militaires.
L’autre grande initiative de ces années 90, c’est celle de la doudoune et de son duvet de canard. Ce savoir-faire nous a permis de conquérir le marché du luxe.
Si ces deux virages stratégiques nous ont aidés à nous démarquer de la concurrence, ils ne nous ont pas permis d’échapper à la crise économique de 2008. Entre licenciements, départs volontaires et départs à la re…