Couverture du journal du 02/07/2025 Le nouveau magazine

Défaillances d’entreprises : face à l’avalanche, la prévention reste de mise

Au 9 septembre dernier, 406 entreprises du ressort du Tribunal de Commerce de Nantes ont fait l’objet d’une liquidation judiciaire. Un chiffre record et inquiétant dévoilé par Patrick Darricarrère, président du Tribunal de Commerce de Nantes, à l’occasion d’une table ronde organisée ce 13 septembre par le Club Immobilier Nantes Atlantique (CINA).

Patrick Darricarrère, président du tribunal de commerce de Nantes.

Si au 9 septembre, 20 dossiers de procédures de sauvegarde ont déjà été ouverts contre 9 en 2023, et si le nombre de redressements judiciaires baisse par rapport à l’an dernier (106 contre 122 en 2023), le nombre de liquidations judiciaires explose, passant à 406 contre 350 en 2023 et 237 en 2019 avant la crise sanitaire.


Lire aussi
Tribunal de Commerce : « L’économie vendéenne résiste mieux que prévu »


« Les dossiers arrivent trop tardivement. Malheureusement, il n’y a pas d’autre solution que de prononcer la liquidation. Si on s’était donné la peine d’intervenir très en amont, on aurait peut-être pu baisser ce nombre. Le tribunal, c’est un peu comme un hôpital : il y a une morgue mais aussi un service d’urgence. N’attendons pas d’arriver à la morgue, allons au service d’urgence », glisse Patrick Darricarrère, qui insiste sur la possibilité de bénéficier des procédures d’urgence, confidentielles et amiables, qui « permettent d’espérer des solutions avant qu’il ne soit trop tard ».

« Nous avons déjà ouvert 102 mandats ad hoc contre 62 en 2023 et 31 en 2019. À un autre stade, 160 conciliations ont été initiées cette année, contre 73 en 2023 et 43 en 2019. On arrive au bout des PGE (prêts garantis par l’Etat) qui sont très souvent à la source d’une demande de conciliation vis-à-vis des créanciers », explique le président du Tribunal de Commerce de Nantes, précisant : « Les secteurs les plus touchés sont le bâtiment, la promotion et le gros œuvre en premier, la restauration, victime de modes de consommation qui évoluent, indépendamment du reste, comme l’accès au centre-ville, les travaux, les manifestations, la concurrence d’internet. Ce n’est pas simple pour le transport non plus. » Le tableau n’est pas totalement négatif, avec une augmentation des immatriculations au registre du commerce : 5 863 contre 5 711 l’an dernier.

Jérôme Boissonnet, avocat (Cabinet BAPC) spécialiste en accompagnement, prévention et conseil, juge préoccupantes ces liquidations judiciaires directes…