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Chez Fidal Val de Loire Océan, Nicolas Féraud perpétue « l’esprit de corps »

À la tête de la région Val de Loire Océan du plus grand cabinet d’avocats d’affaires de France, Nicolas Féraud considère que le management civil est l’équivalent du commandement militaire. Pour lui, l’accessibilité est la clé pour favoriser le développement et fidéliser les talents.

Nicolas Féraud. BENJAMIN LACHENAL

Votre parcours chez Fidal a commencé en tant que stagiaire, et aujourd’hui, vous êtes directeur régional. Quels ont été les moments clés de cette ascension, et comment ont-ils façonné votre leadership ?

J’ai commencé ma carrière le 1er janvier 1991 chez Fidal, à Nantes, au département fiscal. À l’époque, j’étais officier de la Marine nationale sur le TCD Foudre, en plein océan Pacifique, quand j’ai reçu cette proposition d’embauche. Après deux années de formation, j’ai d’abord renforcé l’équipe du bureau de La Roche-sur-Yon, avant d’être muté à Niort, où j’ai commencé à conseiller les entreprises des Deux-Sèvres.

Cette période formatrice m’a préparé à intégrer le bureau de Fidal à La Rochelle, où j’ai véritablement « grandi », aussi bien sur le plan technique que managérial. J’y ai évolué d’avocat collaborateur à responsable d’équipe, puis associé, et enfin responsable d’un bureau désormais reconnu parmi les plus performants de Nouvelle-Aquitaine.

En 2019, fort du succès collectif de cette agence, dans une ville économiquement dynamique, le directoire m’a proposé de revenir à Nantes en tant que codirecteur de la région Val de Loire Océan. Régis Petetin et moi partageons la gouvernance de cette vaste région, qui s’étend de La Rochelle à Chartres et Orléans. Ce changement de cap significatif m’a permis de passer de la gestion d’une équipe de 20 personnes en Charente-Maritime à celle de 243 collaborateurs, dont 170 avocats juristes et 55 associés. L’âge moyen est de quarante-et-un ans, et ensemble, nous réalisons près de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires en conseil.


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En quoi votre expérience d’officier de la Marine nationale a-t-elle influencé votre carrière d’avocat et votre vision du management, en particulier concernant la cohésion d’équipe ?

Au début des années 1990, le service militaire était obligatoire. J’ai choisi de l’accomplir avec l’intention d’être utile tout en évoluant dans un contexte stimulant. Pendant dix-huit mois, j’ai d’abord suivi cinq mois de formation à l’école du Commissariat de la Marine à Toulon aux côtés des officiers d’active, avant de passer douze mois à bord du transport de chalands de débarquement (TCD) La Foudre. Ce bâtiment avait pour mission de représenter le savoir-faire français en matière d’armement à travers le monde.

Nicolas Féraud. BENJAMIN LACHENAL

Cette expérience, au-delà de la vie de marin et de la découverte de territoires lointains comme Clipperton, les Marquises ou l’Île de Pâques, m’a initié au management en me confiant la responsabilité d’une équipe de soixante-cinq marins. Une période aussi intense qu’enrichissante. Sur un navire de la Marine, on ressent fortement ce que l’on appelle « l’esprit de corps ». Les équipages sont marqués par une solidarité et un esprit d’équipe très forts.

Bien sûr, un cabinet d’avocats est très différent de l’armée, mais j’ai toujours cherché à y instaurer cet esprit de corps. Il est crucial de cultiver une volonté commune, de partager un projet collectif. Pour cela, j’ai adopté un management basé sur la confiance, avec une forte délégation des responsabilités, un niveau d’information équivalent, et un esprit ouvert et collaboratif autour du projet entrepreneurial de notre cabinet.

Il est crucial de cultiver une volonté commune, de partager un projet collectif.

Depuis votre nomination en 2019 en tant que directeur régional de Fidal Val de Loire Océan, quelles ont été vos principales priorités dans ce rôle ? De plus, comment parvenez-vous à équilibrer vos responsabilités en tant que directeur régional avec vos activités de conseil auprès de vos propres clients ?

Depuis ma nomination en tant que directeur régional de Fidal Val de Loire Océan en 2019, j’ai dû faire face à plusieurs défis, notamment la gestion du confinement et la transition vers le télétravail. Cette période exceptionnelle a été l’occasion de renforcer notre culture d’entreprise, de solidifier notre cohésion et de renforcer les équipes support.

En parallèle de ces responsabilités de gouvernance, j’assume celle de membre du Conseil de surveillance de Fidal et je participe activement à la modernisation du cabinet à l’échelle nationale. Le tout en restant disponible pour mes associés et mes collaborateurs.

Malgré ces fonctions importantes, je consacre toujours la moitié de mon temps à mes propres clients. Il me semble difficile de gérer un cabinet d’avocats sans l’être soi-même. Il est essentiel de rester proche d’eux et de montrer l’exemple en s’impliquant directement dans les missions de conseil. Cette disponibilité est cruciale pour répondre aux attentes de mes clients, qu’il s’agisse d’ETI ou de PME que je conseille, pour certaines, depuis le début de ma carrière. J’exerce mon métier d’avocat-fiscaliste, spécialisé en fiscalité patrimoniale, transmission d’entreprises et opérations capitalistiques, entouré d’une équipe très soudée et performante. Nous sommes tous au même niveau d’informations et partageons les mêmes objectifs.

Vous vous appuyez sur l’esprit d’équipe et l’intelligence collective. Quelles stratégies concrètes mettez-vous en place pour impulser ces valeurs au sein de Fidal, et comment ces stratégies influencent-elles la culture et les pratiques au quotidien ?

Je mets un accent particulier sur la délégation de confiance et l’écoute attentive de mes collaborateurs. Mon expérience et ma formation de juriste d’entreprise m’ont amené à valoriser l’esprit d’équipe et l’intelligence collective comme des piliers de performance et d’innovation. Pour promouvoir ces valeurs, j’encourage une grande liberté et initiative parmi les membres de l’équipe, en soutenant activement les projets qu’ils développent.

Depuis mon arrivée en 2019, j’ai axé notre stratégie sur le développement du conseil spécialisé et transverse, aussi bien au niveau régional que national et international. Cette approche a renforcé notre position de leader sur le marché et enrichi notre expertise auprès des acteurs économiques.

Notre cabinet, bien que centenaire, se modernise constamment pour rester en phase avec les besoins de nos clients. Nous avons lancé « Fidal Impact » pour accompagner la transformation des entreprises, et « Fidal IA » pour optimiser la réactivité et la qualité de nos prestations grâce à l’analyse de données. Nous introduirons bientôt le portail client « My Fidal », afin d’offrir un service encore plus performant.

J’encourage une grande liberté et initiative parmi les membres de l’équipe.

Le recrutement est une de vos missions principales. Quels défis spécifiques rencontrez-vous pour attirer et l’intégrer de nouvelles recrues et comment assurez-vous un bon « fit » avec la culture de Fidal ?

Le recrutement est une mission cruciale pour le développement et le renouvellement de notre cabinet. Au cours des cinq dernières années, nous avons intégré plus de cinquante nouveaux collaborateurs et sommes actuellement en quête d’une quinzaine de profils, allant des juniors aux avocats expérimentés.

Recruter efficacement est une première étape importante, mais il est tout aussi essentiel d’intégrer, former et accompagner nos nouvelles recrues. Nous mettons un point d’honneur à soutenir nos dirigeants et associés dans leur apprentissage du management, tout en favorisant l’intégration, la diversité des parcours et des formations, ainsi que l’esprit d’équipe qui sont au cœur de notre réussite.

Le marché du recrutement est très compétitif, surtout avec l’attrait de Paris. Toutefois, nous disposons de nombreux atouts : nous offrons des dossiers de qualité comparables à ceux des meilleurs cabinets parisiens, une formation excellente, un cadre de travail exceptionnel, ainsi que des perspectives de carrière intéressantes. De plus, notre encadrement est attentif et expert, ce qui renforce encore notre attractivité.

Nicolas Féraud. BENJAMIN LACHENAL

Quels conseils donneriez-vous à un jeune avocat souhaitant rejoindre Fidal et quelles qualités et expertises sont particulièrement importantes pour s’y intégrer efficacement ?

Par définition, les avocats ont du tempérament, sont surdiplômés et aussi compétents les uns que les autres. Pour autant, pour réussir chez Fidal, un jeune avocat doit, tout en possédant une excellente formation académique, démontrer un bon état d’esprit pour anticiper une adaptation rapide. Il est crucial d’avoir une réelle envie de liberté et une capacité à prendre des initiatives. Ces qualités sont essentielles pour s’intégrer efficacement et contribuer positivement à notre culture collaborative et dynamique.

Quels sont vos objectifs prioritaires pour l’évolution de Fidal Val de Loire Océan, et quelles stratégies comptez-vous déployer pour conforter la position du cabinet dans les années à venir ?

Fidal accompagne ses clients depuis près de cent ans et offre une expertise pluridisciplinaire à l’échelle régionale, nationale et internationale. Actuellement, notre cabinet est présent à travers quatre-vingt-sept bureaux en France, en Belgique et en Afrique, avec une solide implication dans les réseaux internationaux WTS et Unyer.

Pour les années à venir, nous avons plusieurs ambitions pour Fidal Val de Loire Océan. Régionalement, nous visons à renforcer notre position avec de nouvelles implantations, comme à Saint-Nazaire, à Laval, et prochainement aux Sables-d’Olonne. Nous sommes déterminés à soutenir les entreprises locales dans leur croissance, y compris à l’international.

Nous développons notre interprofessionnalité et intégrons des études notariales sous le label Fidal Notaires. Après nos acquisitions à Paris et Lille, nous prévoyons d’ouvrir des études à Caen, Lyon, et sans doute Nantes. Techniquement, nous nous concentrons sur le renforcement de notre équipe internationale, notamment dans les domaines du M&A et des secteurs du droit émergents, en particulier sur le marché nord-américain. À long terme, mon objectif est de voir les jeunes avocats que nous recrutons évoluer pour devenir associés au sein du cabinet. En tant que manager, les intégrer en tous points et les accompagner pour atteindre des postes de leadership serait une grande réussite.

Comment Fidal adapte-t-il ses services et ses stratégies pour répondre aux évolutions du marché juridique et aux nouveaux besoins des entreprises ?

En veille permanente, Fidal s’adapte constamment aux évolutions du marché juridique en innovant et en développant des spécialités telles que le droit immobilier, la propriété intellectuelle et le financement. Nous avons constitué des équipes dédiées pour satisfaire aux exigences de nos clients, tout en restant à l’avant-garde du droit.

Pour offrir un service intégré et individualisé, nous avons mis en place un écosystème d’affaires composé de filiales comme Fidal Fiducie et Fidal Innovation, ainsi que des partenariats avec des experts en financement, transactions et ressources humaines. Cette organisation permet de répondre de manière agile aux défis complexes de notre clientèle.

Nous croyons fermement que la différence réside dans la personnalité et l’esprit d’initiative de nos équipes. Nous favorisons un environnement où coexistent rigueur et créativité, encourageant ainsi l’innovation. Nous valorisons la force du collectif avec nos deux mille collaborateurs pour inciter chacun à contribuer au projet d’entreprise, tout en proposant des solutions adaptées aux évolutions du marché et aux besoins particuliers de nos clients.

Quelles sont les valeurs essentielles de Fidal et comment se traduisent-elles concrètement dans les interventions et les décisions du cabinet ?

Chez Fidal, nos valeurs fondamentales sont l’excellence, l’authenticité et l’audace. Elles se reflètent dans notre engagement quotidien envers nos clients et notre communauté. Nous mettons en exergue notre ancrage local en participant activement à la vie économique des régions que nous couvrons. Par exemple, l’année dernière, nous avons organisé une soirée caritative en soutien à la Fondation Natan, qui aide les enfants autistes. Nous sommes également impliqués dans le conseil du Fonds Métropolitain pour la Culture à Nantes et offrons du mécénat de compétences.

Ces valeurs se manifestent dans notre travail quotidien à travers notre approche des relations clients. Nous nous engageons à bâtir des rapports francs et durables, en collaborant étroitement avec nos clients pour élaborer des solutions adaptées à leurs projets et à leurs besoins spécifiques. Nos avocats sont toujours à l’écoute et prêts à ajuster leurs conseils pour garantir qu’ils soient à tout propos pertinents et efficaces.
En résumé, notre engagement envers l’excellence, l’authenticité et l’audace guide non seulement notre interaction avec les clients, mais aussi notre contribution à la communauté, renforçant ainsi notre rôle en tant que partenaire de confiance.

J’ai toujours cherché à intégrer le sport dans mon quotidien pour maintenir cette harmonie.

Comment votre amour pour le sport et vos engagements extraprofessionnels influencent-ils votre carrière ?

Je suis passionné de sport depuis toujours et je considère les activités sportives comme un espace d’équilibre essentiel entre vie professionnelle et vie personnelle. J’ai toujours cherché à intégrer le sport dans mon quotidien pour maintenir cette harmonie. Ancien Grenoblois, je « fanfaronne » de « skier en marche arrière et les yeux fermés ». Je suis également moniteur d’apnée et en plus du surf je pratique la chasse sous-marine. J’ai une grande passion pour tout ce qui touche à la mer. Mon temps passé sur l’île de Groix, où je m’adonne à ces activités, est précieux. Depuis peu, j’ai découvert le golf, et après avoir obtenu ma carte verte, je golfe régulièrement à Saint-Jean-de-Monts (Vendée).

Par ailleurs, ces passions ne sont pas que des loisirs. Elles jouent un rôle crucial dans la gestion du stress et canalisent mon énergie. Le golf, comme l’apnée et la chasse sous-marine, requiert une concentration intense, ce qui m’aide à concentrer mon énergie et à gérer les frustrations. En tant que « faux calme », ces disciplines m’apportent une paix intérieure précieuse, essentielle pour maintenir la sérénité dans ma vie professionnelle.

 

Nicolas Féraud en 3 dates

1989 Diplôme de juriste-conseil d’entreprise DJCE (université de Poitiers)

1994 Devient avocat associé au bureau de Fidal La Rochelle

2019 Nommé directeur régional de Fidal Val de Loire Océan

Dates clés

1922 : Fidal a été fondé sous le nom de « Conseil d’État et du Contentieux ». Ce cabinet est l’un des plus anciens en France, marquant le début de son histoire en tant que conseil juridique et contentieux​​.

1966 : Le cabinet adopte le nom de Fidal, consolidant sa présence et son identité sur le marché français du droit des affaires​​.

1980-1990 : Période d’expansion où Fidal a ouvert de nombreux bureaux à travers la France, se structurant en réseau pour mieux servir ses clients sur tout le territoire​​.

2018 : Fidal a mis fin à son partenariat historique avec KPMG, une décision qui a marqué un tournant important pour le cabinet en matière d’indépendance et de stratégie de développement international​.

2021 : Fidal a rejoint le réseau WTS global, renforçant ainsi sa capacité à fournir des services fiscaux et juridiques à une échelle internationale.

2023 : Partenariat stratégique avec le réseau Unyer, visant à étendre les services professionnels dans divers secteurs​.

2023 : Fidal assiste Kilmer Sports Ventures dans l’acquisition de l’AS Saint-Étienne, club de football historique​​.

2024 : Fidal est reconnu comme le plus grand cabinet d’avocats indépendant de France, avec plus de 1 400 avocats et 90 bureaux à travers la France​.