Quel est votre parcours avant de diriger ATOM Group ?
Je suis fils et petit-fils de boulanger sablais. Dans le cadre de mes études commerciales et marketing, j’ai effectué mes stages à l’étranger afin de parfaire mes compétences autour de la production boulangère. En 1998, je me suis posé la question de repartir aux États-Unis ou de reprendre l’entreprise familiale Maison Rabreau. J’ai choisi la seconde option. Aujourd’hui, je suis toujours propriétaire à 100 % de cette société. En 2000, j’ai démarré une nouvelle aventure dans la restauration en ouvrant un établissement aux Sables d’Olonne[1] avec mon ami d’enfance Olivier Vallée. Associés, nous avons ouvert jusqu’à quatre restaurants.
Puis, en 2003, à la suite d’une mésaventure avec notre restaurant nantais, nous avons décidé de nous diversifier en créant une activité de traiteur événementiel, Les Apéros de Paso. Nous nous sommes alors demandé comment donner du travail toute l’année à nos saisonniers. C’est là que nous avons eu l’idée de revisiter le préfou. Paso était né. En 2004, nous avons commencé à en fabriquer au sein de nos ateliers, avec l’ambition de le développer à l’échelle régionale. Immédiatement, nous avons eu l’opportunité de le diffuser en GMS en Vendée.
En 2012, alors que Paso réalisait un chiffre d’affaires de 2 M€ pour 20 salariés, notre responsable commercial part pour une société concurrente, sur le même produit. Piqués au vif, nous décidons de passer à l’échelle nationale. Nous connaissons alors une croissance annuelle très forte, de 20 %. En 2018, notre CA s’élève à 25 M€ et notre effectif à 200 salariés. C’est à ce moment-là, que nous vendons Paso à Fleury Michon.
Comment s’est opéré ce rapprochement ?
Avec Olivier, nous nous posions parfois la question de céder la société. Nous étions mono-produit et nous craignions que cette croissance dynamique n’arrive un jour en bout de cycle. Nous étions à l’écoute d’opportunités quand nous avons été contactés par un professionnel du rapprochement d’entreprise. Il cherchait pour le compte de Fleury Michon un spécialiste vendéen de la panification (produits à base de pain, NDLR), tourné vers le rayon traiteur des grandes surfaces. Notre activité de préfou les intéressait. À l’échelle nationale, nous détenions alors en GMS 72 % de parts de marché sur le préfou et plus de 70 % sur les mini-burgers.
Au départ, Fleury Michon partait sur une prise de participation minoritaire à hauteur de 20 %. Rapidement, le projet initial s’est transformé en un rachat complet avec une transition de deux ans pendant laquelle nous gardions nos fonctions respectives : pour Olivier, DG en charge de l’innovation et production, et pour moi, PDG en charge du commerce. Parallèlement, j’ai accompagné le PDG de l’époque, Régis Lebrun, sur des missions de catering aérien, ferroviaire et maritime. Puis le Covid est arrivé, ce qui a plus ou moins coïncidé avec la fin de la collaboration.
ATOM Food, ancêtre d’ATOM Group, est née en 2018 de cette vente. Comment ce succès a-t-il contribué à l’écriture de cette nouvelle aventure ?
La vente de Paso a facilité le lancement d’ATOM Food, la nouvelle société fondée avec Olivier Vallée et notre nouvel associé, Alain Garrec, l’avocat de Paso. Nous avons structuré notre feuille de route autour de deux axes : le développement de restaurants sous franchise et de produits régionaux, cette fois-ci vers le sucré pour respecter la clause de non-concurrence signée avec Fleury Michon. Sur cette partie-là, nous avons reproduit la recette Paso : une recette régionale, un savoir-faire authentique et une distribution vers la GMS. Puis nous avons fait l’acquisition de Gofrino (gaufre de Liège, en Belgique, NDLR), en 2018 et de Goulibeur (biscuiterie traditionnelle, Broyé du Poitou, NDLR) en 2019. En quatre ans (2018-2022, NDLR), nous avons doublé notre chiffre d’affaires. Pourtant, le Covid est venu pénaliser ce dynamisme. Quand la pa…