« L’idée est de recréer un lieu de vie où l’on peut à la fois faire du shopping et profiter d’activités de loisirs ». Tugdual Rabreau, président d’Atom Group, fait part de ses ambitions, près de huit mois après le rachat du centre commercial yonnais qui compte une soixantaine d’enseignes. Fondées en 1996 par la famille Bénatier, les Flâneries, à l’architecture « visionnaire » avec une galerie tout en longueur déployée sur 600 m, restent aujourd’hui « un temple de la consommation », attirant 5 millions de visiteurs par an. Pour cette acquisition dont le montant reste confidentiel, le groupe sablais, spécialisé dans la reprise et la création d’entreprises agroalimentaires, s’est associé à la société yonnaise Cima Patrimoine et au groupe nantais Foncière Magellan. « Après avoir vendu en 2018 la société Paso au groupe Fleury Michon que nous avons accompagné jusqu’en 2020, nous cherchions à diversifier nos investissements », précise le dirigeant, annonçant un projet d’envergure avec, à la clé, un investissement de 25 M€ jusqu’en 2030. Les travaux et aménagements intérieurs et extérieurs ont été confiés au cabinet vendéen Periot Architecte Durable, concepteur des sièges sociaux de Cougnaud Construction et RCM, situés à proximité.
Le magasin Intersport a déménagé dans les anciens locaux de Mr. Bricolage, à l’entrée Sud ©PAD Architectes
Intersport à la place de Mr. Bricolage
« Nous souhaitons aujourd’hui attirer de nouvelles enseignes sur le territoire de La Roche-sur-Yon », poursuit Tugdual Rabreau. Avant la reprise officialisée le 30 juin 2022, la galerie commerciale a vu l’arrivée de nouvelles enseignes, parmi lesquelles Normal, Butlers, La Famille Mary, La Maison du Savon de Marseille, ou encore Les Coiffeurs. Mais le premier gros chantier mené par la société sablaise est le transfert d’Intersport, l’une des enseignes phares du centre commercial, dans les anciens locaux de Mr. Bricolage, à l’entrée Sud, qui étaient fermés depuis juillet 2020. Passant de 2 500 m² à 4 300 m², le magasin de sport « qui se sentait à l’étroit » va pouvoir proposer des mètres linéaires supplémentaires et revenir dans le top 3 des boutiques françaises de la franchise. Sa réouverture est prévue le 8 mars. Dans le même temps, quatre candidats du secteur textile-habillement sont en lice pour reprendre la surface libérée, qui sera divisée en deux cellules. « Nous avons jusqu’à fin mai pour livrer les lieux aux deux enseignes qui seront choisies, avec une ouverture programmée à la rentrée. »
Un espace de restauration, « Food Court », verra le jour à l’été 2024 ©PAD Architectes
Un « food-court« à l’horizon 2024
Quant à l’ancienne cour des matériaux de Mr. Bricolage, elle sera rénovée pour créer deux surfaces commerciales. À proximité, sera réalisé un « food court », un vaste espace de restauration de 900 m² qui devrait être livré à l’été 2024. « Cela permettra d’avoir une offre diversifiée, avec six ou sept spécialistes nationaux ou de notoriété locale. La partie places assises sera mutualisée dans l’objectif de pouvoir partager les plats issus des différentes enseignes », commente le président d’Atom Group. Waffle Factory et la Brasserie JR, déjà présents dans la galerie, ont d’ores et déjà prévu de venir s’y installer. « On pourra également proposer une terrasse de 500 m², ainsi qu’une aire de jeux, pour proposer un endroit où les familles aiment se retrouver », ajoute le dirigeant. Le coût pour cette première tranche de travaux est estimé à environ 5 M€.
De g. à d. Olivier Vallée, Alain Garrec et Tugdual Rabreau, dirigeants d’Atom Group © Patricia Robineau
Vers une réduction de l’empreinte carbone
Parmi les grandes ambitions d’Atom Group, figure aussi l’obtention d’une certification environnementale, tandis que la loi[1] impose de réduire de 40 % la consommation énergétique des bâtiments du secteur tertiaire à horizon 2030. Outre la végétalisation des abords du centre commercial, il est aussi prévu d’installer sur la toiture des panneaux photovoltaïques, qui permettront aux commerçants de réduire leur facture. Est également en projet la mise en place sur la partie stationnement d’ombrières pouvant générer de l’énergie pour alimenter des bornes électriques. « Nous travaillons avec la Ville de La Roche-sur-Yon pour le réaménagement du plan de circulation. Un appel d’offres sera lancé cet été. Il s’agit de faciliter les accès vers le centre-ville, avec la création d’une aire de covoiturage ou encore le développement de la partie mobilités douces et du réseau des transports en commun », ajoute le chef d’entreprise qui, dans le même temps, se défend de vouloir concurrencer les commerces du centre de La Roche-sur-Yon. « Nous avons une complémentarité naturelle », souligne Tugdual Rabreau, par ailleurs propriétaire de plusieurs enseignes de restauration[2] dans la préfecture vendéenne. Il se veut optimiste concernant l’avenir du commerce physique. Selon lui, les consommateurs « ont une overdose du commerce virtuel après le Covid, et ont aujourd’hui envie de revenir dans les magasins ».
[1] Décret du 23 juillet 2019.
[2] Atom Group via sa filiale Jade est propriétaire des restaurants O’Tacos, Pokawa, Pitaya et Kreisker à La Roche-sur-Yon.