Comment est née l’idée de Viagimmo ?
J’ai créé le concept et les outils de Viagimmo à partir d’une page blanche. Rien ne me prédestinait à l’immobilier. Passionnée de beaux-arts, je voulais plutôt devenir commissaire-priseur. Après un Master en droit privé, carrières judiciaires et sciences criminelles à La Roche-sur-Yon en 2002, j’ai souhaité rester travailler en Vendée. J’ai répondu à une offre d’emploi de l’Adile (Agence départementale d’information sur le logement et l’énergie) à la Roche-sur-Yon. J’ai eu la chance, à 22 ans, d’être embauchée sans expérience professionnelle en tant que juriste spécialisée en droit immobilier. J’ai bénéficié d’une formation sur-mesure d’un an dans tous les secteurs de l’immobilier. Cette expérience de 10 ans a été riche et précieuse pour créer Viagimmo : j’ai pu conseiller différents publics et m’adapter aux divers profils, comprendre la psychologie humaine, la pédagogie adaptée pour incarner la confiance que j’avais dans la matière et faire tomber les barrières psychologiques. Nous étions en lien avec des acteurs comme les collectivités, leurs services d’urbanisme, des banques, notaires, assistantes sociales et surtout, bien sûr, des particuliers souhaitant obtenir réponse à leurs questions allant du droit du sol, à la fiscalité en passant par l’urbanisme ou le financement. Nous avions accès à une précieuse veille juridique. D’abord petit à petit, puis de manière plus franche, au bout de 10 ans, j’ai ressenti une soif irrépressible d’entreprendre. J’ai démissionné sans filet de sécurité. Ma famille, alors inquiète, m’a dit : « Mais tu es folle, jamais tu ne retrouveras une situation pareille en Vendée !»
C’est le début de l’aventure ?
J’ai d’abord commencé seule, puis rapidement avec une, puis deux, trois personnes. Le viager est une discipline où l’on ne trouve pas de compétences natives. J’ai donc pris le temps de former et accompagner mes collaborateurs, tant sur la matière que sur les valeurs de pédagogie, bienveillance, empathie et proximité qui me sont chères. Quand j’ai créé le réseau Viagimmo, il existait déjà des experts “viagéristes“ et c’était tout l’inverse que je voulais faire. Je trouvais le marché trop poussiéreux, trop confidentiel et trop opaque. En 2012, j’ai créé ma société qui est devenue l’agence pilote de la future franchise, quartier des présidents aux Sables d’Olonne. J’ai fait de la transaction traditionnelle, mais j’ai surtout développé un important portefeuille de gestion locative, saisonnier et à l’année, qui m’a permis de me structurer pour la future gestion viagère. J’ai revendu depuis ce portefeuille locatif.
Vous n’aviez pas encore trouvé votre voie ?
Ça m’a fait du bien de sortir de mon bureau de juriste pour aller sur le terrain à la rencontre des personnes. Mais finalement je me suis rendu compte que je ne me reconnaissais pas dans cet univers professionnel et que le métier de conseil me manquait beaucoup. Un notaire m’a confié des clients qui s’interrogeaient sur le dispositif du viager. Je suis rentrée dans la matière sans retenue et j’ai pris le temps de recevoir ces clients et de les écouter. Une révélation professionnelle ! Le viager permet des rencontres et des échanges humainement très riches. C’est comme si nous recevions nos grands-parents : ils portent cette chaleur, ont une autre lecture de la vie que la nôtre, un âge et une expérience qui parlent pour eux. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux. C’est également un métier à haute teneur intellectuelle, très challengeant pour des bâtisseurs car il demeure encore beaucoup de vides juridiques. Il y a tout à faire. Mon objectif était alors de participer à réviser et structurer le droit viager. Ses références exclusives remontent à l’unique Code Civil de 1804 ! Le besoin de réforme semble plus qu’évident. Je m’inscris depuis dans la doctrine avec des…