Quel est votre parcours ?
J’ai suivi une formation en contrôle de gestion il y a une quarantaine d’années. J’ai travaillé exclusivement en industrie en m’appuyant sur le système de production Toyota[1]. Pendant 15 ans, j’ai fait du conseil en amélioration de la performance industrielle. À partir de 2000, j’ai pris des postes de direction opérationnelle, supply chain et achats dans l’industrie automobile, l’aéronautique, la plasturgie et la chimie.
Comment avez-vous été amené à reprendre Navalu en 2021 ?
Cela faisait plusieurs années que j’envisageais de reprendre une entreprise, dans l’optique de transmettre à mes deux fils quelque chose de vivant, dans lequel ils puissent se retrouver et s’épanouir. J’avais d’ailleurs déjà tenté de reprendre une société en 2004, mais mon offre n’avait pas fait le poids face à celle d’un grand groupe. Avec le recul, je me dis qu’à l’époque, je n’étais pas assez mature pour franchir cette étape. Et puis un jour, un expert-comptable avec lequel je travaillais m’a parlé de la vente du chantier Navalu. Bernard Minguet, qui avait racheté la société 17 ans plus tôt, partait en effet à la retraite. En tant que passionné de nautisme, j’ai été tout de suite séduit par l’entreprise. Cette reprise était aussi pour moi l’occasion de renouer avec mes origines vendéennes. Natif des Sables-d’Olonne, je travaillais alors dans la région nantaise. Pour ce rachat, j’ai notamment bénéficié du soutien du réseau Entreprendre Vendée, en faisant partie des lauréats de la promotion 2021.
Pouvez-vous rappeler l’histoire de Navalu ?
La société a été créée en 1992 et s’appelait au départ les Établissements Garreau. C’était alors une forge marine spécialisée dans la fabrication de matériel ostréicole et mytilicole. En 2004, après son rachat par Bernard Minguet, l’entreprise, rebaptisée MPH Construction, s’est orientée vers la construction navale. Elle a finalement pris le nom de Navalu en 2008.
À quoi ressemblait l’entreprise quand vous l’avez reprise ?
C’était une pépite, en bonne santé financière, avec une belle équipe très soudée de 16 salariés.
Par quoi avez-vous commencé ?
Je me suis plongé dans les dossiers et j’ai proposé à mon fils aîné, Aymeric, de me rejoindre. Il avait 24 ans et terminait ses études d’ingénieur à l’Université Paris-Dauphine. Il était partant et nous nous sommes tout de suite projetés. Aymeric a pris en charge la partie innovation et amélioration continue. L’ancien patron, Bernard Minguet, nous a accompagnés pendant plus de deux mois, en insistant particulièrement sur la relation client. Les professionnels de la mer ont en effet des attentes spécifiques. Ce sont eux les sachants. S’ils nous disent « ce n’est pas possible », alors on n’y va pas. En parallèle, j’ai restructuré l’entreprise en augmentant le nombre de CDI et en recrutant une architecte navale. Il m’a également semblé important de mettre en œuvre une culture de la sécurité. J’ai demandé à mes salariés de suivre des formations, j’ai fait vérifier, v…