D’année en année, l’eau est une ressource qui, sur le territoire national comme régional, se fragilise. « Les ressources consommées ne se rechargent pas avec autant de volume que souhaité, pointe Elsa Lortie, chargée de mission eau à la CCI des Pays de la Loire. Le sud de la région, notamment, a un usage trop important par rapport à la ressource qui se constitue chaque année. » Les “arrêtés sécheresse », mis à jour régulièrement en fonction de la situation et communiqués par la préfecture, déterminent ainsi quatre niveaux : vigilance, alerte, alerte renforcée, et crise, débouchant sur différents niveaux de restrictions. « Pour les entreprises, lorsqu’il faut diminuer les prélèvements et que les prélèvements sont directement corrélés à la production, cela engendre une diminution de la production », souligne Elsa Lortie.
Un accompagnement personnalisé
Pour préserver la ressource, l’optimiser, réduire les conflits d’usage entre les consommateurs, mais aussi diminuer sa facture, la CCI des Pays de la Loire, en lien avec les différentes CCI ligériennes, a lancé en 2021 le programme Ressourc’eau. Fruit d’un partenariat entre la CCI régionale et l’Agence de l’eau, il s’adresse aux entreprises consommant entre 10 000 et 100 000 m3 d’eau par an. « Cette année, plus d’une vingtaine d’entreprises ont été accompagnées sur toute la région, dont beaucoup d’industries, notamment agro-alimentaires », précise Elsa Lortie.
Le dispositif se structure autour de trois volets : un premier destiné à mieux connaître le territoire, notamment en collectant des données auprès des différents acteurs (syndicats d’eau, etc.). Deuxième volet : la sensibilisation à travers des événements, des webinaires ou encore des tables rondes. « L’idée est de transmettre de l’information et des bonnes pratiques, et mettre en lumière des entreprises qui ont déjà adopté des solutions d’économie d’eau. On espère faire effet boule de neige », explique la chargée de mission. Enfin, Ressourc’eau offre un accompagnement personnalisé pour les entreprises. La démarche commence nécessairement par un état des lieux :« Nous allons voir sur place comment elles gèrent la ressource en eau à un instant T : eaux assimilées domestiques, eaux de process, gestion des eaux pluviales, assainissement, adduction d’eau… Tout ce qui concerne l’eau est identifié pour comprendre comment l’entreprise gère ce volume », détaille Elsa Lortie.
« Faire économiser des mètres cubes »
Puis, un rapport et un plan adapté pour améliorer cette gestion est réalisé. « Une fois qu’on connaît bien son système et qu’on est performant, en ayant limité tout ce qui peut être limité, comme les fuites, on regarde si on peut soulager la ressource, par exemple l’eau potable, et utiliser à la place une ressource non-conventionnelle : eau de pluie, réutilisation d’eaux usées traitées… », poursuit-elle. Un suivi de l’entreprise à trois et six mois est aussi assuré, destiné notamment à lever les freins qui empêchent la mise en place d’actions, ou pour aller plus loin. « Mon enjeu, c’est vraiment de faire économiser des mètres cubes, glisse Elsa Lortie. Il faut être efficace, soutenir les entreprises et leur montrer qu’elles ne sont pas seules. »
