Couverture du journal du 03/05/2024 Le nouveau magazine

Mikaël Vincent, délégué général de la French Tech Vendée :  « Il y a la belle histoire d’un côté et la réalité économique de l’autre »

Le délégué général de la French Tech Vendée livre son regard sur le phénomène des start-up des champs en Vendée.

Mikael Vincent, La French Tech Vendée

Mikael Vincent, délégué général La French Tech Vendée - ©La French Tech Vendée

« Les idées naissent partout sur les territoires. C’est d’autant plus vrai en Vendée, où l’attachement à la terre est particulièrement fort. Ici plus qu’ailleurs, l’entrepreneuriat fait partie de notre identité ! Pour autant, les entrepreneurs de la Tech ont besoin à un moment de leur développement de se frotter à la métropole. Que ce soit pour des besoins de recrutement, pour aller chercher une institution ou un programme d’accompagnement spécifique, c’est à Nantes que ça se passe. Cet effet d’attractivité presque naturel est rendu possible par la proximité, à moins d’une heure de route.

J’ajoute aussi que la Tech, plus qu’un autre domaine, est un milieu très jeune. L’argument de la qualité de vie, c’est bien pour les trentenaires avec une famille. Les plus jeunes veulent pouvoir sortir le soir… Et même une ville comme La Roche-sur-Yon ne peut pas rivaliser en termes d’attractivité avec Nantes.

Sur la soixantaine d’entreprises innovantes membres de la communauté French Tech Vendée, il y a assez peu de scale-up (une start-up qui a trouvé son business model et qui, comme son nom l’indique, est en train de passer à l’échelle, NDLR). Celles qui y arrivent ont généralement ouvert un bureau à Nantes, voire à Paris, pour des questions de visibilité, mais aussi pour pouvoir répondre à leur clientèle nationale. Il n’y a pas d’antagonisme en soi, on peut très bien avoir un attachement à son territoire tout en développant son business dans les grandes métropoles. Est-ce que l’on peut imaginer que Blablacar (le fondateur est vendéen d’origine, NDLR) aurait eu le même succès avec son siège à la Roche-sur-Yon ? Honnêtement, je ne pense pas ! Il y a la belle histoire d’un côté et la réalité économique de l’autre. L’écosystème Tech est régional, a minima. Les choses peuvent changer avec la généralisation du télétravail et le développement de la fibre dans les communes rurales, mais les centres de décision et de financement restent l’apanage des grandes villes. »