En France, la réglementation empêche-t-elle d’innover rapidement pour imaginer l’alimentation de demain ? À cette question, les témoins de la conférence organisée lors de la French Tech Vendée Night, le 13 septembre dernier, à La Roche-sur-Yon (Vendée), reconnaissent qu’il y a des barrières.
« Sur l’emballage, la réglementation en vigueur privilégie la filière du recyclage et met parfois des bâtons dans les roues de celle du compostable », illustre Fabien Lomet chez Brioches Fonteneau.
Sybille Bellamy de KetoM+ partage cet avis. « C’est en effet parfois assez illogique. Dans le domaine des produits alimentaires à visée médicale, les grands lobbies sont autorisés à utiliser certains produits pourtant considérés comme toxiques. Moi, quand je veux utiliser des produits plus naturels, comme ils ne sont pas entrés dans ces cahiers des charges, c’est tout de suite beaucoup plus compliqué. Concrètement, je dois faire des études cliniques pour montrer que la cire d’abeille n’est pas toxique. Cette partie réglementaire bloque la partie financière. »
Chez Sodebo, Arnaud Dubreuil confirme que ce n’est pas toujours facile d’y voir clair et de « savoir quelle direction prendre et où investir. D’un autre côté, la réglementation peut nous challenger et nous permettre d’avancer. C’est le cas avec la suppression des ustensiles plastiques. En juin 2023, nous avons ainsi lancé la fourchette comestible, désormais disponible avec nos pasta box et nos salades. Sans cette contrainte réglementaire, il n’y aurait peut-être pas eu cette rupture. »
