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Le coût caché du transfert du MIN : quand les dépenses explosent à Nantes

Le transfert du Marché d’intérêt national (MIN) de Nantes à Rezé, réalisé dans l’urgence, a coûté 216 M€ à Nantes Métropole. La Cour régionale des comptes dénonce des dérives financières, des indemnisations inéquitables et une gestion défaillante du projet, mettant en cause sa transparence et sa rentabilité.

MIN de Nantes Métropole

MIN NANTES MÉTROPOLE

La Cour régionale des comptes des Pays de la Loire a publié un rapport accablant sur le transfert du Marché d’intérêt national (MIN) de Nantes à Rezé, soulignant un prix global estimé à 216 M€ pour Nantes Métropole. Le projet, entrepris en 2019 dans le cadre de la réimplantation du CHU, a vu ses coûts s’envoler, avec notamment 158 M€ pour la seule construction du nouveau MIN. Selon la Cour, ce montant est élevé pour une infrastructure de ce type, d’autant que le recours à des emprunts à taux variable pourrait encore alourdir la facture.


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Le rapport pointe parallèlement une présentation incomplète des coûts aux élus métropolitains, tandis que la situation financière de la Semminn, la société d’exploitation du MIN, se trouve sérieusement fragilisée. La Semminn affiche un déficit de près de 2 M€ cumulé, aggravé par la hausse des coûts d’exploitation et une dépendance aux aides publiques de Nantes Métropole, indispensables pour maintenir à flot cette entité, mais qui n’ont pas vocation à perdurer.

Par ailleurs, la Cour dénonce de fortes inégalités dans les indemnisations versées aux anciens occupants du site de l’Île de Nantes. Sur les cent soixante-dix concernés, soixante-dix ont bénéficié de 16 M€ de compensations, mais ces compensations ont révélé des disparités majeures dans leur calcul. Enfin, le rapport met en lumière une gestion peu transparente de la délégation de service public à la Semminn, qui a été reconduite irrégulièrement sans appel d’offres pendant quarante-cinq ans.

Cette situation, selon la Cour, pourrait contraindre la Métropole à intervenir davantage pour rétablir l’équilibre financier du MIN, alors même que l’exploitation du marché, pourtant un moteur économique important, semble loin de sa pleine rentabilité.