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La technopole Vendée sur la rampe de lancement

Accélérer l’accompagnement de l’innovation sur le territoire, tel est l’objectif de la convention signée le 16 octobre par cinq collectivités vendéennes et l’agence de développement économique Oryon. Le document ouvre la voie à la création d’une technopole au sein du département à l’horizon 2025, à l’issue d’une expérimentation lancée dès cet automne. 

De gauche à droite (au premier plan), Michel Héraud, vice-président du Pays de Fontenay, Luc Bouard, président de La Roche-sur-Yon Agglomération, Françoise Raynaud, présidente d’Oryon. (Au second plan) Isabelle Duranteau, vice-présidente du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération, Alain Blanchard, président de la Sem Les Sables d’Olonne développement, Franck Gauthier, vice-président du Pays des Herbiers. © IJ

« La Vendée est aujourd’hui le seul département de la région Pays de la Loire à ne pas avoir de technopole sur son territoire, constate Françoise Raynaud, présidente d’Oryon, l’agence de développement économique de La Roche-sur-Yon Agglomération. Cette labellisation va permettre aux porteurs de projets (entreprises, laboratoires, enseignement supérieur…) de gagner en visibilité. » Depuis plusieurs années, le territoire de La Roche-sur-Yon collaborait avec Atlanpole, le hub d’innovation du bassin économique et universitaire de Nantes – Saint-Nazaire. « N’y trouvant pas notre compte, nous avons finalement souhaité quitter la structure pour nous recentrer sur notre territoire », ajoute Luc Bouard, président de l’agglomération yonnaise qui a lancé il y a deux ans le projet de création d’une technopole sur le sol vendéen, entraînant dans son sillage quatre autre collectivités, à savoir le Pays des Herbiers, Les Sables d’Olonne Agglomération, le Pays de Fontenay ainsi que le Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération. Approuvé par la Région, le dispositif est financé par les cinq EPCI à hauteur de 231 k€ dont 155 k€ pour La Roche-sur-Yon Agglomération et 29 k€ pour chacune des autres communautés de communes. 

Une expérimentation pendant plus d’un an

Première étape : le lancement d’une phase expérimentale à partir de novembre. Pour cela, les collectivités vont s’appuyer sur le savoir-faire d’Oryon via son centre de ressources en innovation (CRI) qui, depuis sa création en 2013, a permis le développement de 380 projets innovants. Durant cette période de test qui doit durer 15 mois, la mission confiée à Oryon vise à accompagner des entreprises sur la base de trois piliers développés au sein du centre de ressources en innovation. Dans un premier temps, il s’agit d’effectuer un travail de promotion auprès des acteurs économiques en présentant l’innovation comme un levier pour attirer les jeunes talents et booster la compétitivité. Viendra ensuite la phase d’accompagnement avec la mise en place de programmes clés en main, avant un temps d’animation au cœur même de l’écosystème pour développer le partage d’expérience et les synergies entre les territoires.

L’objectif final est d’élargir le dispositif à l’ensemble du département et d’obtenir le label décerné par le réseau français Retis1, qui réunit des technopoles implantées sur l’ensemble du pays. « Nées à l’initiative des pouvoirs publics, avec parfois le soutien d’industriels, nos technopoles sont les bras armés des territoires, pour créer des richesses, des emplois et de l’innovation au cœur même de ces territoires », souligne Olivier Farreng, président de Retis, qui compte à ce jour 80 membres actifs et certifiés, dont les quatre technopoles actuelles de la région Pays de la Loire (Atlanpole, Angers Technopole, Le Mans Innovation, Laval Mayenne Technopole). « Après une phase de diagnostic et d’échanges avec des membres de notre réseau, nous établirons ensemble une feuille de route comprenant des recommandations et préconisations visant à mettre en place le futur modèle économique de la technopole », poursuit le dirigeant. 

Une technopole multi-filières… avec des spécificités

La future technopole vendéenne n’a pas pour ambition de se limiter à une seule filière d’excellence, comme c’est le cas sur certains territoires. « Notre force est d’avoir de nombreuses filières représentées au sein de notre département », indique la présidente d’Oryon. Alain Blanchard, président de la Sem Les Sables d’Olonne développement tient toutefois à nuancer le propos : « Nous attendons un soutien important de notre filière du nautisme. Nous avons d’ailleurs déjà engagé des actions dans le but d’être reconnus dans le domaine de l’innovation maritime. » À cela, Isabelle Duranteau, vice-présidente du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie Agglomération ajoute : « Nous avons choisi de nous associer à cette démarche, tout particulièrement pour accompagner nos entreprises artisanales, dont le nombre a doublé en 15 ans. Nous en comptons aujourd’hui plus de 1 500. Il s’agit de les faire évoluer afin qu’elles puissent notamment s’adapter aux demandes de leurs clients. » Selon Franck Gauthier, vice-président du Pays des Herbiers, « la capacité d’innovation sera le facteur prépondérant de compétitivité des entreprises, contraintes de trouver des solutions, telles que l’automatisation pour faire face à un manque de main-d’œuvre. » Quant à Michel Héraud, vice-président du Pays de Fontenay, il imagine une collaboration entre la future technopole vendéenne et le campus connecté de Fontenay-le-Comte qui ouvrira ses portes en septembre 2024.