Quel est votre parcours ?
La passion du vin m’est venue par un livre que l’on m’a offert à mes 14-15 ans et qui est resté depuis mon livre de chevet. Il s’appelle Les 100 plus belles bouteilles au monde. Tous ces châteaux, le vin, ça me faisait rêver. Et, petit à petit, j’ai découvert une passion qui a débouché sur un CAP/BEP en viticulture et œnologie au lycée viticole de Briacé (au Landreau). Mes parents n’étaient pas vignerons, mais agriculteurs éleveurs, ils possédaient juste un peu de vignes pour la consommation familiale.
Ensuite, j’ai passé un brevet professionnel en alternance chez un vigneron de la commune de Vallet et au bout des deux ans, il m’a embauché comme salarié viticole. J’avais alors 20 ans, et c’est aussi à ce moment-là que j’ai commencé à planter mes premières vignes. Je voulais déjà faire mon vin. J’y suis resté pendant dix ans.
Quand vous êtes-vous installé ?
En 2001, j’étais déjà exploitant à titre secondaire à côté de mon plein temps : je commençais à commercialiser un peu, déjà du muscadet et du rouge.
Je me suis installé en exploitant principal en 2005, après deux ans de stage de pré-installation. À ce moment-là, j’avais déjà entre 5 et 6 hectares de vignes et j’ai sauté dans le grand bain à une période où, pour le muscadet, c’était assez compliqué en termes de valorisation. Je suis parti de rien, sans aucun client, juste mon expérience… Je me suis installé dans l’exploitation de mes parents jusqu’en 2012, année où j’ai construit ce chai, ici à Gétigné. Ça a changé beaucoup de choses dans ma façon de travailler, me permettant une vraie vision qualitative ! Il m’a aussi permis de me développer, de reprendre des vignes. On est ainsi passés de 6 à 10 hectares avec, à la clé, l’embauche d’un premier salarié. Puis, petit à petit, selon les millésimes et le développement commercial, j’ai repris d’autres vignes et continué d’embaucher.
Aviez-vous dès le départ la volonté de grossir autant ?
Non, le développement s’est fait par opportunités et ce n’est que petit à petit que je me suis dit qu’il y aurait l’occasion d’élaborer de très belles cuvées.
Actuellement, on travaille sur 20 hectares de vignes, on est six permanents, plus six saisonniers qui viennent en renfort d’avril à juillet, sans oublier les vendanges : là, on est entre 50 et 55 personnes.
Comment s’annonce ce millésime ?
Je pense que 2023 va être un grand millésime, mais avec de l’hétérogénéité selon les domaines. L’année a été compliquée dans l’entretien du vignoble à cause des aléas climatiques. On n’a pas eu à déplorer trop de gel cette année, mais des pluviométries assez présentes sur les mois de juin et juillet, ce qui a entraîné du mildiou, un champignon qui peut décimer une récolte. Sachant que tout le domaine est reconverti en agriculture biologique et biodynamique certifié depuis plus de dix ans, et que l’on n’a donc pas du tout de moyens chimiques nous permettant de contrecarrer la maladie…
Pouvez-vous en dire plus sur votre positionnement ?
J’ai toujours voulu être en bio, avant même de m’installer. À l’époque, il…