Couverture du journal du 28/05/2025 Le nouveau magazine

La gestion du collectif, la master class venue de l’ovalie

Manager des groupes conséquents peut vite devenir un casse-tête dans la gestion de projet, sans compter les difficultés liées aux besoins inerrants de chaque génération. Comment s’organisent les collectifs dans des disciplines sportives impliquant un grand nombre de joueurs ?

Benoit Pineau

Benoit Pineau. © Benjamin Lachenal

Instinctivement, nous avons tendance à penser qu’en ajoutant des ressources à un collectif, la performance va se décupler, partant du célèbre adage : tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

Sauf qu’en réalité on va moins vite. Cette notion paraît à contrecourant de la philosophie actuelle adepte de l’intelligence collective, de l’inclusion, de la bienveillance. Le paradoxe de la loi de Brooks nous enseigne que plus on ajoute de collaborateurs, plus l’efficacité baisse. En ajoutant des ressources, on multiplie davantage les problèmes que les solutions.

« Neuf femmes ne font pas un enfant en un mois. » Fred Brooks

Ceci est dû principalement à deux facteurs : l’impossibilité de répartir certaines tâches et la complexification liée au nombre d’interactions créées. Une équipe de sept personnes (handball) implique 24 canaux de communication, 55 dans une équipe de 11 personnes (football), et 105 pour une équipe de 15 personnes (rugby). Pour autant, c’est le sport dans lequel la communication semble la plus cohérente.

Observons ce modèle du genre à travers ce que nous ont offert les différentes délégations du ballon ovale dans la gestion d’un collectif conséquent :

  • Les lignes avant et arrière sont séparées (huit et sept joueurs) pour conserver les seules interactions pertinentes dans le jeu.
  • Le rugby prône la réussite du projet au-dessus de toute considération individuelle. Seuls les médias s’inquiètent de l’absence du meilleur joueur du monde…