Comment est né le Katorza ?
La guerre de 14 a mis un terme au cinéma itinérant. D’abord, parce que les trains ont été réservés à un autre usage. Mais aussi à cause de l’instauration d’un carnet de circulation qui a obligé les forains à se signaler, ainsi que pour des raisons économiques : Charles Pathé a décidé de ne plus vendre ses films mais de les louer et de privilégier les cinémas fixes. Ces quatre éléments ont signé le déclin du cinéma forain, qui était le premier cinéma. C’est à ce moment-là que Salomon Katorza décide de s’installer.
Ce forain, arrivé de Tunisie avec ses frères pour monter un théâtre de nouveautés, rachète ce cinéma qui n’arrivait pas à ouvrir à Georges Meliès. À l’origine, c’était le K’Torza, qui a d’abord été francisé en Kétorza avant de prendre son nom définitif de Katorza, dès 1898.
Le Katorza c’est avant tout une histoire d’hommes… et de femmes !
En effet ! Depuis sa naissance, le Katorza n’a eu que quatre propriétaires et huit directeurs, dont trois femmes.
À la mort de Salomon Katorza en 1928, sa veuve, surnommée « la mère Katorza », recrute une jeune femme : Gabrielle Nouaille qui va devenir une des femmes clés du cinéma. Embauchée comme secrétaire, elle devient à son tour directrice, quatre ans plus tard.
Pendant la guerre de 39-45, elle doit faire face à l’occupation et aux lois anti-juives qui interdisent aux juifs de travailler dans le monde du cinéma. Face aux appétits, au risque de délation, le propriétaire, Adrien Gougguenheim, organise la vente du Katorza à Gabrielle Nouaille, juste avant de se faire arrêter, puis déporte…