Quel est votre parcours ?
Né à La Roche-sur-Yon, j’ai fait l’école d’ingénieur Ponts et Chaussées à Paris. J’ai commencé à travailler en Inde via des missions humanitaires, puis j’ai enchaîné avec un contrat de technico-commercial chez un équipementier télécom français dans plusieurs pays d’Asie dont l’Inde, le Sri Lanka, le Bengladesh ou encore la Chine (Pékin), mais aussi en France. En 2011, à la suite du décès de mon père, je suis revenu m’installer en Vendée. Je recherchais un poste d’ingénieur cadre dans les nouvelles technologies mais il semblait y avoir assez peu de besoins sur le territoire dans ce domaine. En 2014, j’ai créé la start-up Digitemis, chez moi, à la campagne, dans les dépendances de l’ancienne maison familiale, dans la petite commune de La Merlatière[1]. Mon ambition : innover dans le domaine de la cybersécurité.
Pourquoi ?
Parce que dans mes précédentes expériences professionnelles, j’avais connu des problèmes de cybersécurité et j’avais alors pris conscience que les dirigeants n’étaient pas du tout préparés à ces menaces auxquelles ils étaient pourtant d’ores et déjà confrontés. Ils ignoraient tout ou presque des risques, des aspects réglementaires… Il y avait vraiment des choses à faire pour les sensibiliser et les accompagner. J’ai commencé à me former à Paris, à approfondir le sujet car, jusqu’ici, je n’avais que des notions. J’ai passé un master spécialisé en cybersécurité, ainsi que d’autres certifications complémentaires. J’ai effectué la partie pratique au sein de ma société.
Quelle a été votre stratégie pour devenir un acteur de référence ?
Quand j’ai lancé Digitemis, mon objectif premier était d’accompagner les organisations locales (PME, collectivités), en commençant par un état des lieux et du conseil. Très rapidement, j’ai voulu adjoindre à cette stratégie des valeurs d’humilité, de simplicité et d’excellence. Je me suis donc entouré de personnes expertes sur les différentes facettes de la cybersécurité et j’ai placé l’innovation et la recherche au cœur de l’entreprise en collaborant avec l’ESIEA, une école d’ingénieur en numérique basée à Laval, et son laboratoire Confiance numérique et sécurité. Parallèlement, j’ai souhaité faire qualifier notre activité par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), autorité de référence en matière de prévention, de protection et de sécurité informatiques, pour être reconnu comme prestataire de confiance. Cette certification repose sur la sécurisation de l’information de l’entreprise, ses méthodes de travail et les compétences des collaborateurs. En 2017, après deux ans d’efforts et d’investissements, nous avons été le premier prestataire de confiance à être reconnu en province.
Quel rôle a joué cette qualification dans votre développement ?
Être certifié par l’Anssi, c’est un peu le Graal en matière de cybersécurité. Le simple fait d’être engagé dans cette démarche nous a permis d’obtenir la confiance des acteurs de notre territoire. Ce fut aussi un élément déterminant pour recruter et fédérer les collaborateurs. Nous avons pu poser des fondations saines et adopter les bonnes méthodes de travail. Tous les 18 mois, cette qualification est en effet remise en jeu lors d’un audit, ce qu…