Couverture du journal du 03/05/2024 Le nouveau magazine

Vendée : une offre de loisirs intérieurs qui fait sensation !

Les activités de loisirs indoor (intérieures) se sont peu à peu installées dans le top des sorties familiales ou entre amis. Des nouveaux concepts qui attirent, au point que 74 % des Français les ont déjà fréquentés [1]. Pour émerger, les professionnels multiplient les activités en développant autour des services annexes, faisant de ces espaces des lieux de vie recherchés pour leur convivialité. Exemples en Vendée.

Up2Play

Le complexe multi-activités Up2Play aux Sables d’Olonne © Up2Play

« La difficulté, c’est de faire venir les clients une première fois. Si on est bons tout de suite, qu’on propose une expérience suffisamment large et divertissante, alors ils reviendront », analyse Nicolas Savinaud, président du complexe sports et loisirs Up2Play.

Ouvert en 2020 aux Sables d’Olonne, ce concept multi-activités s’est développé autour de l’idée de « garder » les familles sur une journée entière, du plus petit (Kids parc) aux parents, voire les grands-parents (bowling…), en passant par les ados (trampoline parc, vague artificielle…). Un espace de restauration vient compléter l’offre afin que les clients s’approprient les lieux et s’y sentent bien. « L’essentiel du business se joue entre juillet et août et à partir du vendredi soir et les week-ends, explique-t-il. Si notre cœur de cible reste familial, nous avons ouvert des salles de séminaires pour y accueillir les entreprises en semaine. Cela représente 20 à 30 % du business ». Il poursuit : « Lorsque l’on ouvre un complexe comme celui-ci, il faut compter 4 à 5 M€ d’investissement minimum entre l’achat des équipements, du mobilier, la décoration, etc. Diversifier les centres de profit devient rapidement nécessaire ! »

Convivialité et partage

Au-delà du divertissement, les espaces indoor se veulent avant tout des lieux de vie et de rencontres. « Il n’y a aucune obligation d’activité chez nous, avance l’entrepreneur. Il n’est pas rare de voir des parents au bar, ordinateur à la main, pendant que leurs enfants jouent au trampoline. En fin de compte, la seule activité qui fédère l’ensemble des générations, c’est le bowling ! Depuis notre lancement en 2020 nous avons ouvert un complexe à Tarbes (novembre 2022) et bientôt à Pornichet, au mois de septembre. Si les activités diffèrent, nous tenons à ce que le bowling reste présent dans chacun de nos lieux. Ce n’est pas une activité innovante à proprement parler, la nouveauté réside plutôt dans les systèmes de jeu : plus interactif et multipliant les effets visuels. On parle alors d’hyper bowling. L’innovation, c’est du côté de la réalité virtuelle qu’on est allés la chercher, explique-t-il. Une activité « tampon » permettant de patienter en cas de file d’attente sur une attraction phare comme la vague artificielle. Parmi les activités émergentes, il y a aussi les salles de quizz (culture générale, blind test) qui progressent bien, ainsi que le karaoké.  D’ailleurs, il y en aura à Pornichet, annonce Nicolas Savinaud. On regarde ce qui se fait en France mais aussi à l’étranger. Le mini-golf indoor venu d’Angleterre et des États-Unis augure de belles perspectives par exemple. »

Du multi-activités au concept thématique

Autre tendance originale : le lancer de hache. Un concept canadien sur lequel a misé The Glassy House, le temple de la glisse situé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Créé en 2016 par Yann Goudy, le directeur du centre commercial Océanis, The Glassy House héberge la première vague statique de France. Une aubaine pour les surfeurs qui peuvent s’adonner à leur passion toute l’année.

The Glassy House à
Saint-Gilles-Croix-de-Vie
offre les mêmes sensations
que le surf pratiqué
dans l’océan. ©The Glassy House

Cette vague artificielle, unique sur le territoire (il en existe deux autres en France), offre les mêmes sensations que le surf à l’océan. « On pratique sur de vraies planches, avec un volume d’eau important, si bien qu’on ne se fait pas mal quand on tombe, affirme Jean-Christophe Bourru, responsable du développement. Il existe d’autres technologies comme le flow rider, mais c’est plus de l’aquaplaning que du surf, explique-t-il. La planche n’a pas d’aileron et la pratique s’apparente davantage à du body board. Néanmoins, lorsque nous avons commencé à recevoir une clientèle professionnelle en séminaires d’entreprise, on s’est rendu compte que tout le monde n’aime pas l’eau. Nous devions trouver une activité complémentaire qui se détache du surf. C’est dans le grand nord canadien que nous l’avons trouvée ! On a intégré le lancer de hache il y a trois ans, nous étions alors des précurseurs en Vendée.  Evidemment, ce n’est pas notre offre principale, mais il y a du passage et l’activité s’autofinance largement », indique-t-il.

Comme Up2Play, The Glassy House fonctionne principalement le week-end et les vacances scolaires. « On reçoit en moyenne 20 000 surfeurs à l’année, mais la vague attire aussi les curieux de passage qui viennent regarder. Pour pérenniser l’activité, nous avons développé un service de bar/restauration ainsi qu’une boutique de vente de matériel de surf ». Des services qui représentent environ 40 % du chiffre d’affaires. « Nous proposons également des cours de pilates et de yoga, des pratiques idéales pour la détente musculaire et la récupération après une session. Enfin, et à la demande de nos clients, nous avons lancé une école de surf il y a cinq ans ». The Glassy School forme les enfants et les adultes voulant se perfectionner avec des entraînements dispensés par un coach, du mercredi au samedi.

Selon la Fédération française de surf, le marché de la glisse en France représente 2,4 Mds€ pour 680 000 pratiquants (chiffres 2020). « Depuis que le surf est devenu une discipline olympique, on est passés d’un sport confidentiel à une pratique de masse, relève Jean-Christophe Bourru. Le surf toute l’année en intérieur est porteur ! Malheureusement, nous avons pris de plein fouet la crise énergétique. Une vague artificielle comme la nôtre s’avère très énergivore. Nous allons procéder à des ajustements dans les mois qui viennent afin de rééquilibrer notre modèle. Nous réfléchissons aussi à franchiser le concept d’ici un an. Des endroits plutôt urbains, sans accès direct à l’océan, afin de diffuser l’esprit de la glisse là où on ne l’attend pas ! »

[1] Sondage Opinionway pour l’Association Française des Espaces de Loisirs Indoor.

Quid des concepts extérieurs (outdoor) ?

Julien Frimaudeau, cofondateur d’Atlantic Wakepark. ©Pierre Ollier

Créer une expérience n’est pas l’apanage exclusif des complexes de loisirs en intérieur. Ceux de plein air diversifient également les activités afin d’élargir leur cible et pourvoir aux envies de toute la famille. Chez Atlantic Wakepark, un parc de loisirs nautique situé au sud du littoral vendéen à l’Aiguillon-sur-Mer, le sportif expérimenté en quête de sensations trouvera son bonheur tout comme la personne venue pour le plaisir de l’eau.

Créé en 2015 par Benoît Roncin et Julien Frimaudeau, le parc a été pensé dès le départ autour d’une activité principale, le téléski nautique, associé à une partie restauration/boutique avant de se diversifier sur des activités dites « aqualudiques » (baby ski nautique, paddle, pédalo…). Sa situation géographique participe à l’attractivité : 15 hectares de nature répartis autour de deux plans d’eau et leurs abords. « L’un des plans d’eau est situé en plein centre-ville, explique le cogérant Julien Frimaudeau. Il est dédié aux activités aqualudiques (les structures gonflables, le Ninja Warrior au-dessus de l’eau…), tandis que l’autre plan est implanté dans un décor de marais poitevin, en bordure de rivière. C’est là que l’on pratique les activités à sensation : ski nautique, wakeboard, wakeskate, foil… ».

Wakeboard. ©Atlantic Wakepark

Il ajoute : « Le site est en accès libre, on ne paie ni transat ni table.  Par ailleurs, comme tous les parcs de loisirs, notre activité reste liée aux vacances et aux week-ends. Pour durer dans la saison, nous avons développé une offre BtoB, mais on nous sollicite aussi pour des enterrements de vie de jeunes filles/garçons, ce qui permet de rester ouvert d’avril à novembre. On arrive à toucher des niches hyper pointues, insiste l’entrepreneur. Grâce à notre téléski, on a une traction constante idéale pour apprendre le foil par exemple, une pratique émergente qui consiste à surfer au-dessus de la surface grâce à une aile qui fonctionne dans l’eau. Quand on ouvre un créneau, on est complet presque instantanément. Malgré l’engouement médiatique, cela reste une activité confidentielle. Les gens veulent essayer mais ils se rendent vite compte que c’est technique ! »

Depuis la création, les associés ont investi plus d’1 M€ dans les installations. « On essaie de maîtriser le risque de l’investissement sur la rentabilité. Même si nous souhaitons proposer des nouveautés, il est vital de le faire dans la complémentarité afin de ne pas concurrencer les activités entres elles. Notre objectif numéro un reste la fidélisation et la satisfaction client. On n’a pas envie de devenir une usine à gaz et nous tenons avant tout à nos avis positifs ! »