Le 14 février, vous participiez à l’émission “Qui veut être mon associé ?”. Quelles ont été les retombées de ce coup de projecteur ?
L’activité de Rebond a incontestablement été boostée grâce à l’émission. Cette visibilité a été qualitative mais elle a surtout eu un temps d’impact beaucoup plus long que de la publicité sur les réseaux sociaux. Le passage sur M6 a donc généré de grosses retombées en termes de communication, de trafic sur notre site et d’actualité de marque pour Rebond. Et donc indirectement aussi de chiffre d’affaires. Sans compter que grâce à la diffusion, nos communautés ont également beaucoup grandi. D’ailleurs, le soir de la diffusion, on a reçu une multitude de messages positifs, d’attention et d’amour. Et aussi plein d’encouragement et de soutien.
Au-delà de la levée de fonds réalisée grâce à l’émission, la diffusion de celle-ci a constitué un échange privilégié avec toutes les personnes présentes devant leur télé ou leur ordinateur. Et je suis convaincu que c’est le meilleur moyen de promotion qui existe pour un projet comme le nôtre.
Lire aussi :
Les ballons écoresponsables de Rebond
Comment cet engouement pour Rebond s’est traduit en termes de ventes ?
C’est difficile à dire sur le nombre de ballons vendus. En revanche, en termes de chiffre d’affaires, j’avais un objectif 2024 de 310 k€. En avril, on avait déjà atteint 210 k€, soit plus des deux tiers de cette somme !
Réussir à pénétrer le marché avec une gamme technique et performante.
Avant de parler de Tony Parker, dites-nous ce qui a convaincu Djibril Cissé d’investir à vos côtés ?
Après avoir prouvé qu’il y avait un marché en France pour nos ballons éco-conçus, j’ai voulu dès 2023 faire entrer dans le projet des sportifs de haut niveau. Car pour sensibiliser et fédérer un maximum de public, ce sont les personnes les plus légitimes à véhiculer notre message, sensibiliser et éduquer. Fort de ce constat, j’ai cherché un sportif qui n’était plus en activité et j’ai pensé à Djibril Cissé, un ancien footballeur dont l’image colle à celle de Rebond. Il a un grand capital sympathie et une très forte résilience. Il s’est relevé de grosses blessures et a toujours été de l’avant. Il a également un côté artistique marqué, est investi dans des labels de musique, et parle aux jeunes. De plus, il est toujours dans le milieu sportif (entraîneur des attaquants à Auxerre, NDLR) et n’a pas oublié d’où il vient : il reste très attaché à son histoire avec Guy Roux, personnage historique du club auxerrois.
J’ai réussi à entrer en contact avec lui sans problème. Quand je lui ai présenté Rebond, il m’a dit “je te suis, le projet est top”. Il s’est associé avec moi à hauteur de 5 % du capital quatre mois avant l’émission. Et quand j’ai su pour M6, il a accepté de venir présenter le projet avec moi.
J’espère voir Tony Parker et Arthur Bourbon signer leur association dans les mois à venir.
S’appuyer sur un ambassadeur comme Djibril Cissé a-t-il été un plus lors de l’émission ?
Ça a été un vrai bonus. Car quand les investisseurs entendent le pitch du projet, ils se font leur opinion. Si ça matche, le fait que d’autres personnalités soutiennent le projet vient y ajouter de la sympathie, surtout lorsque ces ambassadeurs sont appréciés du grand public. D’ailleurs, je suis convaincu que le fait de m’être appuyé sur Djibril a permis de faire pencher la balance du bon côté, notamment pour convaincre Tony Parker d’investir dans Rebond.
En association avec l’entrepreneur Anthony Bourbon (jury de l’émission), l’ancien joueur de l’équipe de France de basket et des Spurs a promis d’investir 200 k€ pour 20 % du capital de Rebond. Où en est ce rapprochement ?
Rien n’est encore signé officiellement. On est encore dans la période de “due diligence”, c’est-à-dire l’ensemble des vérifications réalisées par un investisseur avant une transaction. Car le principe de “Qui veut être mon associé ?” est une levée de fonds inversée. D’habitude, il y a la phase d’échanges et d’études de liens juridiques et financiers à travailler, et dans un deuxième temps, l’obtention ou non de l’accord des investisseurs. À l’émission, c’est exactement l’inverse. Pour une levée de fonds classique, il faut compter huit à neuf mois. J’ai tourné l’émission en octobre et c’est toujours en discussion. Ça avance bien et j’espère voir Tony Parker et Arthur Bourbon signer leur association dans les mois à venir.
Lire aussi :
Ils misent sur les jouets « made in France »
À quoi va servir l’argent levé grâce à l’émission ?
Il entre dans la strate de développement de Rebond et répond à deux besoins. Le premier, c’est de finaliser la phase industrielle de recyclage de ballon et la R&D. Car le but du projet Rebond, c’est d’arriver à un “ball to ball” : réussir à fabriquer un ballon neuf à partir d’un ballon ancien. Aujourd’hui, on a créé un ballon recyclable. Et on a besoin de sous pour finaliser la deuxième étape qui est de fabriquer un ballon neuf à partir du compound d’un ballon ancien. Le compound est le résultat final d’un processus qui consiste à mélanger des matières plastiques et/ou bioplastiques avec des additifs. Une opération permettant d’adapter et d’améliorer les propriétés mécaniques des matières, leur tenue thermique ou leur capacité à être recyclée.
Le deuxième objectif, c’est de réussir à pénétrer le marché avec une gamme technique et performante, qui vient d’ailleurs d’équiper la Coupe du monde des moins de seize ans de Montaigu. On a dans ce cadre déjà eu des discussions avec des centrales d’achat, des réseaux sportifs et des équipementiers.
Rebond fournit-il déjà des clubs amateurs et professionnels ?
On commence tout juste. La gamme technique vient de sortir. Elle est arrivée la semaine dernière chez nous et était en production au moment de la diffusion de l’émission.
Mon ambition à terme est d’équiper le maximum de clubs français, et même au-delà des frontières de l’Hexagone. C’est pourquoi on a développé deux gammes de produits. Une artistique avec des collections capsules, dessinées par des artistes dans le cadre de collaborations haut de gamme avec des clubs professionnels (PSG, FC Nantes, OM…, NDLR). Et une gamme technique, parce que c’est là qu’il y a le plus gros marché en termes de volume. C’est d’ailleurs sur cette deuxième gamme qu’on peut générer le plus d’impact.
Aujourd’hui, les clubs de foot achètent un stock de ballons en début d’année et en jettent la majorité en fin de saison. C’est précisément sur ce point qu’on veut agir pour faire pivoter le marché des ballons vers le leasing. On propose aux clubs de louer nos ballons au mois. En fin de saison, on les récupère, on les recycle, on les remet à neuf et on les redonne aux clubs. Ainsi, ils repartent avec des produits neufs de qualité en début de saison. Le tout à un prix très concurrentiel.
Dans l’idéal, d’ici cinq ans, on jouera la Champion’s League avec des ballons recyclables. Ça voudra dire que les hautes instances auront pris conscience de l’enjeu. Ma plus grosse victoire serait de réussir à faire basculer cet univers autour de l’éco-conception et de voir sur les terrains de foot un produit sain et bien fait.
Une fois que notre procédé “ball to ball” sera abouti pour les ballons de foot, on pourra le déployer dans le rugby et le basket.
Quelles sont les spécificités de vos ballons ?
Traditionnellement, le ballon de foot est un produit composé de trois matériaux qui fusionnent au moment de l’assemblage. C’est ce qui fait que ce type de ballon n’est pas recyclable. Ce qui nous démarque chez Rebond, c’est qu’on a développé un produit mono matière. Ces trois matériaux sont issus d’un même compound, qui est recyclable. La deuxième spécificité de nos ballons, c’est qu’ils nécessitent très peu d’énergies fossiles car fabriqués à partir de matériaux biosourcés issus de matières organiques et végétales. Les premiers produits qu’on a créés étaient à 51 % biosourcés. Sur les derniers, on atteint 84 %. C’est autant d’énergie fossile économisée.
Le dernier facteur différenciant de nos ballons, c’est qu’ils disposent d’une labellisation commerce équitable sur la production.
Déployer un ballon aux mêmes propriétés dans le rugby et le basket. C’est une de vos ambitions ?
Oui, ce sera l’étape numéro deux. Une fois que notre procédé “ball to ball” sera abouti pour les ballons de foot, on pourra le déployer pour le rugby et le basket, car ils sont bien plus simples à fabriquer. (32 panneaux à assembler sur un ballon de foot contre 4 pour un ballon de rugby, NDLR).
Les JO de Paris et de l’Euro de football peuvent-ils doper votre activité ?
Oui et non. Oui, parce que ces grands rendez-vous sportifs génèrent une grosse effervescence autour du sport. Ils peuvent donc potentiellement booster notre chiffre d’affaires, nos commandes. Mais en même temps non, car ces événements sont basés sur un système de licence. Par exemple, pour fournir et utiliser nos ballons sur le terrain lors des épreuves des JO, il y a un ticket d’entrée qui se compte en millions d’euros. Ça n’est donc pas adapté à notre dimension actuelle. Mais, c’est un point sur lequel j’espère pouvoir avancer dans les années à venir !