Quel est l’activité du Laboratoire Bongert ? Et qui sont vos clients ?
Nous concevons et fabriquons des prothèses dentaires sur-mesure. Nos clients sont des chirurgiens-dentistes et orthodontistes, dans toute la France. Dès qu’un patient a besoin d’une prothèse esthétique ou fonctionnelle, le dentiste prend une empreinte et l’envoie à un laboratoire dentaire, qui se charge de réaliser ce dispositif médical.
Le Laboratoire Bongert appartient à la holding familiale Kheops, créée en 1999 et entièrement tournée vers le secteur dentaire, dont je suis également le gérant. On y retrouve deux autres laboratoires : Dental Cap Océan à Coëx (filiale) et l’Atelier des Olonnes (agence dépendant du laboratoire Bongert). Une quatrième entité, Ixi Prod, installée à Mouilleron-le-Captif, se consacre quant à elle uniquement à l’impression 3D métal.
Comment a débuté l’histoire de cette entreprise familiale ?
Au retour de la guerre d’Algérie, mon père, Michel, arrive par hasard en Vendée, à La Roche-sur-Yon, à la recherche d’un travail comme prothésiste dentaire. Lorrain d’origine, il est suivi par ma mère, Michelle, infirmière à domicile. En 1969, alors qu’ils sont sur le point de retourner s’installer en famille dans les Ardennes, le patron de mon père décède. Mes parents décident alors de reprendre l’affaire le 1er janvier 1970.
Mon père avait une forte notion du service client, notamment en ce qui concerne la logistique, que ce soit pour la livraison ou pour récupérer les commandes auprès des cabinets dentaires. Dans un souci de qualité et d’efficacité, il a rapidement fait le choix de créer ses propres tournées et a recruté plusieurs chauffeurs. Pour desservir ses clients situés hors de la Vendée, dans le grand Ouest, il a fait appel à un service de messagerie. Cela a donné un coup d’accélérateur au développement de l’entreprise. En dix ans, nous sommes passés de quatre à 40 collaborateurs. Nous étions l’un des cinq laboratoires dentaires les plus importants de France. Pour accompagner ce développement, le laboratoire avait d’ailleurs déménagé sur un plus grand site à La Roche-sur-Yon, à côté duquel se trouvait la maison familiale.
Comment êtes-vous arrivé dans l’aventure ?
C’était au début des années 80 et ce n’était pas du tout une évidence. Je venais de rater mon bac. Mon père m’a mis une blouse sur le dos et c’est donc par hasard que je me suis lancé dans un apprentissage de prothésiste dentaire, alors que j’étais plutôt attiré par l’informatique. Cette passion ne va pas me quitter. Et en 1986, j’ai convaincu mes parents d’équiper le laboratoire d’ordinateurs pour la partie bons de livraison et facturation. Nous étions très précurseurs à une époque où la grande majorité des entreprises en étaient encore au papier-crayon.
Entretemps, l’activité avait continué à prospérer et mes parents avaient décidé de construire un nouveau laboratoire cinq fois plus grand, toujours à La Roche-sur-Yon. À la fin de la décennie, l’entreprise comptait 90 salariés environ. Nous étions l’un des trois leaders français et un mastodonte dans notre univers ! À titre de comparaison, le nombre moyen de salariés dans un laboratoire était de deux. Il est aujourd’hui de quatre.
Au cours de la décennie suivante, vous avez partiellement quitté l’entreprise. Pourquoi ?
Je suis parti pour gérer un laboratoire dentaire dans le Finistère dans lequel le laboratoire et des membres de la famille avions des parts. Je revenais quand même deux jours par semaine travailler en Vendée. J’avais une trentaine d’années et je doutais de ma capacité et de ma légitimité à gérer le laboratoire familial. J’avais besoin de diriger « mon » entreprise. J’ai aussi ressenti le besoin de suivre une formation…