1 276 avocats, dont 80 admis au cours de la seule année 2023 et 62 % de femmes pour une moyenne d’âge de 42 ans. C’est par un état des lieux du barreau de Nantes que le bâtonnier Emmanuel Follope a débuté ses vœux le 18 janvier à la Maison de l’avocat.
Évoquant les défis qui attendent la profession, il a notamment évoqué « les problématiques d’intelligence artificielle conversationnelle ou générative qui ne sont pas nouvelles mais ont été au cœur de l’actualité en 2023 (…). La question n’est plus de savoir si ChatGPT et ses homologues auront une incidence sur l’exercice de la profession, en tant qu’outil, ou en tant que “concurrent” de certaines prestations simples. Face à cela, les avocats ont l’ardente obligation de se former pour acquérir des compétences douces qui continueront à faire la différence. La formation n’est pas une contrainte pour les avocats, c’est une chance », a argué le bâtonnier en exercice. Et d’ajouter : « Si l’être humain ne pourra jamais rivaliser en rapidité par rapport à la machine, il saura toujours se distinguer par sa capacité de jugement et, plus que jamais, par ses valeurs. »
Un nouveau groupe pilote
Des valeurs qui donnent lieu à des engagements, mis en lumière par Anne Vennetier et Pierre Langlais, sur les travaux d’un tout nouveau “groupe pilote” autour des valeurs clés du barreau, comme l’anticipation et l’accompagnement des changements sociaux et environnementaux, la promotion de l’attractivité de la profession ou le renforcement du lien humain dans un environnement technologique. Ce groupe a pour mission de coordonner et valoriser les actions déjà initiées par l’ordre et d’en créer de nouvelles. Emmanuel Follope souhaite « donner plus encore la parole » aux commissions qui le compose. Au nombre d’une vingtaine aujourd’hui, elles ont vocation à organiser des temps de réflexion sur les enjeux de la profession, participer au rayonnement du barreau et élaborer une offre de formations à destination des avocats.
Côté annonces, 2024 marquera les 15 ans de la Maison de l’avocat sur l’Île de Nantes. Le bâtonnier a annoncé à cette occasion que « des travaux touchant son enveloppe extérieure » auraient lieu. Ce lieu abrite notamment les services du Conseil de l’ordre qui compte aujourd’hui 11 collaborateurs et prévoit une évolution cette année de son identité visuelle.
Les avocats, partenaires des entreprises
Antoine Thiébaut, membre du Conseil de l’ordre, a dressé de son côté un portrait des relations entre l’avocat et le monde de l’entreprise. Rappelant qu’environ la moitié du barreau nantais travaille au service des entreprises, Antoine Thiébaut a souligné que le rôle de l’avocat dans ce cadre « va bien au-delà de la simple interprétation de la réglementation, pour revêtir celui de partenaire stratégique de l’entreprise (…), un partenaire externe, indépendant, ce qui constitue indéniablement sa force ». « Dans un environnement juridique de plus en plus mouvant, la connaissance de la règle de droit et de sa juste portée devient un avantage concurrentiel », a-t-il ajouté.