« Nous sommes comme un domaine classique, sauf que l’on n’a pas les vignes ! On sélectionne les terroirs et les vignerons à qui l’on achète des raisins, puis on fait le vin nous-même, explique Pierre Manceau, le cofondateur du Chai Berteaud-Manceau. Nous pourrions choisir du raisin n’importe où en France et à l’étranger, mais nous tenons à conserver une identité ligérienne en nous concentrant sur Nantes, Angers et la Vendée. On se donne jusqu’à Tours comme limite ! » Et d’ajouter : « Notre but est de construire des partenariats à long terme avec les vignerons. C’est un métier que l’on connaît bien et que l’on respecte, c’est pourquoi nous ne négocions quasiment pas les prix qu’ils nous fixent. » Une démarche équitable et durable à la fois puisque la jeune pousse a opté pour une vinification avec le moins d’intrants possibles et la consigne de ses bouteilles. « On sait que 50 % des émissions de CO2 d’une bouteille de vin proviennent du contenant en verre, déclare le dirigeant. Si on arrive à le réutiliser ne serait-ce qu’une fois, ce serait formidable », admet-il.
Délestés du travail de la vigne, les associés peuvent se concentrer sur le développement commercial. « On a récupéré le raisin (bio ou en conversion) en septembre/octobre, on l’a acheminé au local, puis on a fait le vin. Notre production 2023 est encore en cuve et devrait être mise en bouteille fin mars. Toutefois, on s’est fait des petites cuvées pour entamer les démarches et sensibiliser les cavistes et restaurants à notre concept. Pour la première année, nous visons la commercialisation d’environ 20 000 bouteilles. »
En parallèle, l’entreprise développe un deuxième modèle, celui des visites et ateliers de dégustations auprès des particuliers. Elle a déjà enregistré une quarantaine de réservations. « On cible aussi une clientèle de touristes étrangers : je parle anglais et allemand, Kévin l’espagnol. Il y a encore peu de solutions pour faire des activités multi-langues sur le territoire, c’est un atout que l’on compte bien exploiter ! »