Couverture du journal du 03/05/2024 Le nouveau magazine

L’ex-usine à gaz va enfin s’évaporer 

Le projet est synonyme de bouffée d’oxygène pour la mairie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et ses habitants. Implanté en cœur de ville, un ancien site d’Engie, laissé vacant depuis 2011, va être transformé pour accueillir une résidence de 56 logements.  

La future résidence de 56 logements verra le jour en 2026 © Brownfields

« Tout le monde est ravi à l’idée de voir cette verrue disparaître » se félicite Antoine Gasnet, délégué à l’aménagement et au développement durable à la mairie de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. L’annonce du projet de réhabilitation de l’ex-usine à gaz de la ville, officialisée le 12 septembre, marque la fin d’un long feuilleton qui aura duré une dizaine d’années. Baptisé Opale, le programme porté par les organismes franciliens Icade Promotion, Brownfields et Aire Nouvelle[1] prévoit la construction d’un ensemble de 56 logements, dont la livraison est prévue en 2026.

Désamiantage, démolition, dépollution

« L’an dernier, nous avons fait l’acquisition de 70 sites dont Engie souhaitait se débarrasser. Un total de 45ha répartis sur toute la France. Le terrain de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (3 600m² NDLR) que nous avons acheté pour la somme de 1,5M€ HT en faisait partie » détaille Yoan Ramjanaly, directeur opérationnel chez Brownfields, spécialiste français de la reconversion des friches industrielles. « Beaucoup de promoteurs se sont intéressés au terrain avant de renoncer, soit parce que le prix était trop élevé, soit parce qu’il fallait dépolluer le site » ajoute Antoine Gasnet. Le terrain comprend en effet des cuves enterrées, ainsi que des bâtiments amiantés. Avant le lancement de la construction prévu à partir du printemps prochain, les opérations de désamiantage et de démolition seront réalisées cet automne par l’entreprise de travaux publics Charier, puis l’étape de dépollution à partir de janvier. « Au total, les investissements fonciers s’élèvent à un peu plus de 3M€. À cela, il faut ajouter le coût de la construction, à savoir 6,5M€ » précise Yoan Ramjanaly.

L’ancienne usine à gaz est inoccupée depuis 2011 © Stéphane Michel – Ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Attirer les actifs

Après la phase préliminaire d’études, menée avec le cabinet d’architectes local LT Archi, le projet a été présenté fin 2022 à la municipalité de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. « Avec ce programme immobilier, il s’agit pour nous de retrouver une marge de manœuvre sur du logement à l’année[2] tandis que la moitié des habitations sont ici des résidences secondaires. Nous voulons attirer les actifs qui vont faire vivre nos commerces, nos services et nos écoles » conclut Antoine Gasnet. Le projet va aussi permettre de répondre en partie aux besoins des entreprises du territoire, qui n’échappent pas aux difficultés de recrutement, particulièrement en raison d’un manque de logements. À noter que sur les 56 logements (du studio au 4 pièces), 9 seront proposés en BRS (bail réel solidaire)[3], dispositif qui permet à des ménages modestes de devenir propriétaires d’un logement neuf.

[1] – Aire Nouvelle est une filiale d’aménagement et de promotion immobilière bas carbone d’Equans France, société du groupe Bouygues.

[2] – En période estivale, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, la population passe de 8 000 à 80 000 habitants.

[3] – Loi Macron du 6 août 2015.