Quel type d’entrepreneur êtes-vous ?
Je suis un créateur. Je ne suis pas du tout en capacité de reprendre une entreprise pour réaliser l’optimisation d’un centre de profit existant. Je fonde des entreprises, qui marchent ou non d’ailleurs, mais qui toutes partent de zéro, même pas d’un produit ou d’un outil à commercialiser. Ce que j’aime, c’est d’abord trouver l’idée, puis le produit ou le service et enfin le commercialiser, et ça uniquement sur le digital.
Diriez-vous que vous êtes tout le temps en veille ?
Disons que l’on est tous confrontés à un moment donné à un besoin, que ce soit d’un produit ou d’un service et en général pour moi ça commence comme ça, en réaction à des réponses qui me sont proposées et qui ne me conviennent pas. J’essaie alors de trouver une autre réponse.
Après, des idées, il en existe beaucoup, mais qui soient exécutables et monétisables, c’est un autre sujet… C’est un peu le problème aujourd’hui avec les start-up qui enchaînent des levées de fonds. Beaucoup ont des idées et sont enclines à lever des fonds, mais ensuite la viabilisation du projet, c’est une autre paire de manches. Ma première société et celle-ci ont été créées sans argent, juste avec les idées et la niaque. Et pourtant, Dotnet est pérenne. Aujourd’hui, on est une quinzaine, on a fait 1 M€ de chiffre d’affaires en 2021 pour 300 000 € de résultat et on est rentable depuis la première année en 2015.
L’argent des investisseurs est pour moi dilapidé aujourd’hui. Alors que les levées de fonds sont extrêmement utiles pour les sociétés en développement. De mon point de vue, une entreprise doit rapidement montrer sa capacité à être viable. Celle qui a besoin de 5M€ pour générer 1 M€ de chiffre d’affaires, sans même parler de rentabilité, c’est qu’il y a un problème. Alors qu’a contrario, une entreprise qui a déjà montré sa capacité à générer du cash-flow, de la rentabilité, et à créer de la valeur ajoutée, aurait besoin de cash pour passer un palier. Même si, personnellement, pour me développer je mise toujours sur l’auto-financement. Ma vision des choses, c’est la gestion en bon père de famille. Ce qui n’empêche pas de bien rémunérer les collaborateurs. On a mis en place l’épargne salariale depuis quasiment le début, ils ont trois primes mensuelles cumulables…
Quelle est votre idée avec la publication d’une trilogie ?
L’idée est de proposer un partage d’expérience car en quinze années d’entrepreneuriat j’ai vu pas mal de choses. Dans le premier tome qui est paru en octobre, j’ai commencé à en raconter une petite partie. J’ai voulu partir de la pratique, en montrant qu’on peut faire de bonnes et de mauvaises rencontres, qu’il peut y avoir de bons et de mauvais sujets et expliquer comment je les ai appréhendés. Après, est-ce que je les ai bien ou mal appréhendés, ça c’est un autre débat ! Mais au moins je partage cette expérience, dont le seul but est de faire éviter à d’autres ces écueils rencontrés.
L’objectif de cette trilogie n’est pas pécuniaire : je ne touche pas d’argent sur la vente de ces livres, l’intégralité étant reversée aux associations que l’on soutient : Croix Rouge, Unicef, l’association Ilot pour les personnes en réinsertion, Les apprentis d’Auteuil, la Ferme des animaux sauvés de la mort… Tout un ensemble d’associations que l’on a…