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Largo : l’avenir est dans la seconde vie numérique

L’entreprise Largo, basée à Sainte-Luce-sur-Loire, à l’Est de Nantes, a obtenu un soutien de 3 M€ de Bpifrance sous la forme d’un prêt innovation et d’un prêt R&D pour développer l’automatisation de son processus de reconditionnement des smartphones.

Largo

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L’entreprise Largo, basée à Sainte-Luce-sur-Loire, à l’Est de Nantes, a obtenu un soutien de 3 M€ de Bpifrance sous la forme d’un prêt innovation et d’un prêt R&D pour développer l’automatisation de son processus de reconditionnement des smartphones. Le but des cofondateurs Christophe Brunot et Frédéric Gandon est de se positionner comme leader sur ce marché encore très récent.

Six robots eTASQ Motion sont désormais installés au sein de l’atelier de Largo, où s’affairent des techniciens dont la moyenne d’âge ne dépasse pas 30 ans. « Ces robots développés par l’entreprise Ponant Technologies ont été personnalisés, en co-construction avec Largo, pour répondre en tous points aux critères de performance exigés lors de l’exécution des tests. Nous sommes fiers d’être le premier acteur français à automatiser certaines phases du processus industriel de reconditionnement de smartphones. Ces investissements vont nous permettre d’accélérer notre croissance et de continuer à promouvoir le reconditionnement de qualité et 100 % made in France », explique Christophe Brunot, PDG de l’entreprise, qui mise sur l’écoresponsabilité et s’engage dans l’économie circulaire. Ce processus doit aboutir au recrutement de nouveaux collaborateurs, pour passer de 61 actuellement à une centaine d’ici 2025 et aboutir à l’extension du site de Sainte-Luce-sur-Loire.

Christophe Brunot, cofondateur de Largo

Christophe Brunot, cofondateur de Largo © I.J

Automatisation des tests

« L’automatisation des tests va permettre à Largo d’améliorer la qualité de son reconditionnement en retirant toute notion de subjectivité, notamment lors de l’appréciation de la qualité d’image ou de la qualité du son », précise Benjamin Larose, directeur de la production. Ces équipements automatisés, entièrement sécurisés et fonctionnant sous supervision des opérateurs, sont capables d’effectuer des tests précis et rapides sur les smartphones incluant des fonctions du toucher, de la vue et de l’ouïe, par le biais de 37 points de contrôle, de l’audio à la batterie, en passant par les caméras. « Le robot prend en charge les tâches les plus répétitives, permettant aux opérateurs de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée. Un contrôle qualité reste également effectué, le regard humain venant en complément de celui effectué par la machine », ajoute Christophe Brunot.

Créé en 2016, Largo a défriché un domaine où il faut tout inventer. « Nous nous sommes dit que nous pouvions améliorer notre empreinte carbone sur la partie numérique, poursuit le PDG. Nous sommes 100 % Français et 100 % de nos activités sont basées en France. Notre croissance s’est déroulée en 2021 avec notre introduction en bourse. Nous sommes le seul opérateur de la seconde vie numérique coté sur le second marché boursier français Euronext. Cela nous a permis de lever 24 M€ pour accélérer notre croissance sur les prochaines années. Nous avons réalisé 17,6 M € de chiffre d’affaires l’an dernier, cela représente 71 % de croissance par rapport à 2020. La filière a réussi à traverser la pandémie en poursuivant sa croissance ».

Circuits courts

Le nerf de la guerre pour Largo est la collecte de smartphones d’occasion, par deux canaux : d’une part l’achat en masse auprès de brokers sur le marché américain et européen et d’autre part le circuit court par l’achat auprès de particuliers via les distributeurs ou des entreprises, en Europe. « L’objectif est d’aller chercher a minima 30 000 à 40 000 produits sur ce marché », précise Christophe Brunot.

Largo assure ses ventes via la grande distribution (Leclerc, Bureau Vallée, Système U…), par le digital via les market places (Backmarket, Amazon et Agora place) et son propre site internet. « Nous avons lancé un canal B to B car les entreprises vont développer de plus en plus de politiques RSE. Nous nous inscrivons complètement dans cette stratégie en leur apportant des économies de carbone par l’agrégation de produits reconditionnés. Nous avons un savoir-faire sur cette partie-là et nous savons reprendre des parcs et valoriser auprès des décideurs d’entreprises leur ancien parc. Nous discutons également avec les opérateurs Free, Orange, SFR, Bouygues… Et les assureurs représentent un nouveau canal que nous développons depuis le mois de septembre », explique le PDG de Largo.

NOUS AVONS L’OBJECTIF DE NOUS DIVERSIFIER ET D’OFFRIR UN MAXIMUM DE PRODUITS À NOS DISTRIBUTEURS OU CONSOMMATEURS

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Les smartphones représentent 90 % de l’activité de l’entreprise, qui a la compétence également pour réparer tablettes, montres connectées, ordinateurs ou Airpods. « Nous avons l’objectif de nous diversifier et d’offrir un maximum de produits à nos distributeurs ou consommateurs », prévient Christophe Brunot. Actuellement, le temps de reconditionnement moyen d’un smartphone en atelier est de 45 minutes. Largo a reconditionné 220 400 produits depuis sa création. L’objectif en 2022 est de passer à 25 000 smartphones par mois (à plus de 90 % Apple) contre 13 000 actuellement.

Les dernières études indiquent qu’un propriétaire de smartphone le change en moyenne tous les deux ans et qu’un appareil est obsolète, à cause des évolutions de système d’exploitation, au bout de six ans.

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