« Favoriser le développement de nos entreprises et la création d’emploi dans le département » : rappelé par son président Yann Trichard, c’est l’objectif de la CCI Nantes St-Nazaire qui réunissait le 3 juin dernier les différents candidats aux élections législatives sur les dix circonscriptions de Loire-Atlantique. La Chambre consulaire a ainsi formulé, avec le concours de 335 entreprises, 50 propositions dont 15 « prioritaires » présentées aux candidats à la députation, allant de la fiscalité à l’écologie, en passant par la formation, le recrutement ou l’aménagement du territoire. « L’idée est de travailler le plus possible de manière coopérative tant il est important qu’il y ait sur le territoire cette construction au quotidien sur l’ensemble des sujets », a souligné Yann Trichard.
SIMPLIFIER LA VIE DES ENTREPRISES
« Accentuer toutes les mesures de simplification administrative » : c’est la proposition qui arrive en tête des préoccupations des chefs d’entreprise, avec 92 % des dirigeants qui la jugent prioritaire. « On nous a promis un choc de simplification et il y a eu des choses de faites. L’idée est de continuer à accentuer ces simplifications », préconise Pierre-Yves Loaëc, vice-président à la CCI et à la tête de l’agence de communication nantaise Nobilito. Le dirigeant incite les futurs députés, lorsqu’ils seront en train de légiférer, « à se poser systématiquement la question : “est-ce-que je simplifie quelque chose ou est-ce que ce sur quoi je suis en train de légiférer est simple ?” ».
Deuxième revendication, jugée prioritaire à 91 % par les chefs d’entreprise : maintenir les efforts de financement en faveur de l’apprentissage. Dans un contexte où celui-ci est « plébiscité par les entreprises, les étudiants, les professeurs, nous souhaitons la continuité au-delà du mois de décembre du versement de l’aide d’entre 5 000 et 8 000 € par étudiant », prône Anne-Marie Haute, fondatrice de Pilgrim technology, TPE spécialisée dans l’inspection industrielle basée à La Chevrolière. La dirigeante souhaite également que cette prime à l’embauche, pour l’instant accessible pour l’emploi d’apprentis âgés jusqu’à 30 ans, le soit « pour tout le monde, tout au long de sa carrière ».
ON NOUS A PROMIS UN CHOC DE SIMPLIFICATION ET IL Y A EU DES CHOSES DE FAITES. L’IDÉE EST DE CONTINUER À ACCENTUER CES SIMPLIFICATIONS.
DES PROPOSITIONS POUR LA FORMATION
Au chapitre formation, la CCI propose plusieurs mesures, notamment la création de parcours qualifiants 6 mois/12 mois dans les filières en tension en termes de recrutement afin de pallier le manque de personnel et d’« avoir une qualification minimale, efficiente et opérationnelle pour permettre l’adaptation dans nos secteurs d’activité en tension », souligne Catherine Quérard, gérante du groupe de restauration nantais Maramu et vice-présidente à la CCI. Autre proposition sur ce volet : garantir les fonds de formation professionnelle au profit des salariés de TPE-PME : « Aujourd’hui, les fonds de formation professionnelle sont gérés par les Opco (opérateurs de compétences, NDLR) et il serait intéressant de soutenir une mesure pour garantir un fléchage de ces fonds à destination des TPE-PME », explique Pierre-Yves Loaëc. Les grands groupes n’ont pas de difficulté à gérer leur formation professionnelle et il faut faire maintenant l’effort pour les TPE-PME. »
POUSSER SUR LES INFRASTRUCTURES, BAISSER LES CHARGES
Parmi les propositions les plus soutenues par les dirigeants (83 %) figure aussi celle de « défendre auprès de l’État la réalisation des infrastructures de transport matérielles et immatérielles indispensables au développement de nos territoires », à travers notamment l’aéroport Nantes Atlantique, l’interconnexion sud des TGV, les lignes ferroviaires intercités ou la fibre. Yann Trichard évoque aussi le Grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire et les mutations qui l’attendent : « Il faut que nous travaillions aux transitions pour construire probablement deux grandes filières, l’une autour de l’hydrogène et l’autre autour des énergies marines renouvelables, en particulier avec l’éolien offshore. »
Les chefs d’entreprise de Loire-Atlantique expriment également à 81 % leur assentiment quant à la proposition de « baisser les charges sociales salariales afin d’augmenter le salaire net des salariés pour favoriser le pouvoir d’achat ». Selon Yann Trichard, « cet envoi dans la consommation est nécessaire pour pouvoir accompagner les salariés, particulièrement en période inflationniste ».
FAVORISER LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
Enfin, en matière d’environnement, plusieurs propositions prioritaires sont à noter, à commencer par celle visant à « favoriser la transition écologique et la décarbonation des entreprises en défiscalisant les investissements lourds associés », notamment sur les achats de véhicules, bornes électriques ou panneaux photovoltaïques. Par exemple, pour ces derniers, « les investissements associés sont extrêmement lourds et les durées d’amortissement trop courtes », analyse Yann Trichard, qui en appelle à « trouver une modalité fiscale pour un amortissement plus long » et qui veut permettre des financements à plus long terme, « en légiférant pour que les banques prêtent sur des durées plus longues et/ou grâce à des fonds européens ou nationaux ». Autres propositions en matière d’écologie : « Mettre en place une communication nationale pérenne à destination des consommateurs en faveur des circuits courts et de la valorisation de l’économie circulaire », « mettre en place des dispositifs incitatifs pour les entreprises qui développent l’usage de la mobilité douce auprès de leurs salariés », « inviter l’Union Européenne à mettre en place un plan d’investissement à long terme pour accompagner la transition bas carbone des PME » ou encore « Faire de la commande publique un levier efficace du développement durable ». Autant de propositions qui ont ensuite permis de nourrir les échanges entre candidats et élus de la CCI : « Nous sommes un territoire qui travaille bien ensemble et qui a cette culture de la coopération », résume Yann Trichard.