Couverture du journal du 01/05/2025 Le nouveau magazine

La transition écologique ne sera pas forcément technologique

En matière de transition écologique, l’innovation n’est pas forcément là où on l’attend. Selon des chercheurs et entrepreneurs invités à dialoguer par Atlanpole fin mai, les solutions d’hier peuvent aussi servir à bâtir le monde de demain… À condition de changer les mentalités d’aujourd’hui.

Eco innovation factory

Des innovations dites low-tech peuvent contribuer à la transition écologique, selon Jean-Marc Benguigui (Centrale Nantes) et Anthony Cailleau (Fonto de Vivo). Photo Pierrick Lieben - IJ

Faire la transition écologique sans mener de révolution technologique. À l’heure de la greentech et du numérique triomphants, la proposition peut paraître incongrue, surtout en provenance d’Atlanpole, la référence de l’innovation à Nantes. C’est pourtant bien le contre-pied pris par la technopole et ses invités, en clôture de la 11e saison de l’Eco Innovation Factory, programme d’accélération, axé sur l’environnement.

À cette occasion, entrepreneurs et chercheurs, réunis pour parler d’innovation verte, se sont retrouvés sur un même message : pour régler la crise climatique, il n’est pas toujours utile d’inventer de nouvelles techniques, car parfois les solutions existent déjà sous nos yeux.

Exemple le plus frappant, celui d’Erwan Hamard. Pour cet ingénieur en génie civil de l’Université Gustave-Eiffel, aucun doute : la terre crue, mélange de terre, de sable ou de gravier et d’argile, utilisée depuis 10 000 ans, sera le « matériau du futur » dans le bâtiment ! Une certitude bâtie sur un constat : « Aujourd’hui, le BTP creuse des trous pour en sortir les granulats nécessaires à la production du béton utilisé en ville. Puis, il les remplit avec les terres d’excavation de ces chantiers. Cela n’a pas de sens : il faudrait plutôt réemploy