Un dynamisme démographique et un accès au crédit facilité : en 2021, le marché immobilier ligérien est au top de sa forme. En cette année record, 72 000 logements sont vendus, dont 51 000 maisons et 21 000 appartements. Ainsi, 3,5 % de l’ensemble des logements font l’objet d’une vente immobilière et c’est un bon chiffre. C’est un point de plus qu’en 2015 quand les ventes de logements anciens ont, comme leurs prix, commencé à s’envoler fortement.
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L’Insee précise que, sur la période 2012-2021, les transactions ont augmenté de 69 % dans la région, soit 11 points de plus qu’à l’échelle nationale. Depuis 2015, l’attractivité de la région est en plein boom. La forte croissance de la population favorise la demande de logements, exerçant une pression sur le marché immobilier local. Parallèlement, l’accès au crédit s’améliore grâce à des taux historiquement bas et des conditions d’emprunts plus souples. Davantage de ménages accèdent à la propriété grâce à la réduction des exigences d’apport personnel et à des durées de remboursement plus longues. Cette dynamique concerne aussi bien les maisons (+70 % de transactions entre 2012 et 2021) que les appartements (+66 %).
À partir de 2015, les prix des logements augmentent également rapidement, plaçant la région Pays de la Loire parmi les plus dynamiques en termes de hausse de prix. Entre 2015 et 2021, le prix médian au mètre carré est en forte hausse : +48 % pour les appartements et +24 % pour les maisons. C’est largement au-dessus de la moyenne nationale (+17 % dans les deux cas).
2022 : retournement de situation
L’inflation qui sévit en 2022 vient rebattre les cartes. La Banque centrale européenne décide d’agir et augmente les taux directeurs. En un an, les taux immobiliers sont multipliés par quatre. En plein boom, le marché immobilier ralentit considérablement.
Dès le troisième trimestre 2022, le nombre de transactions chute de 18 % pour les maisons par rapport au même trimestre de l’année précédente, et de 11 % pour les appartements. La baisse régionale est plus prononcée qu’à l’échelle nationale pour les maisons (-14 %) et du même ordre pour les appartements. Malgré ce retournement du marché immobilier en 2022, l’Insee souligne que les prix de l’immobilier en Pays de la Loire atteignent des niveaux relativement élevés, particulièrement pour les appartements. Ainsi, le prix médian de 3 300 € le mètre carré classe la région au troisième rang national. Celui d’une maison atteint 2 230 € le mètre carré, plaçant la région au cinquième rang. Les écarts entre les territoires sont considérables. Toujours en 2022, une maison située en Loire-Atlantique se vend 3 180 € le mètre carré, soit plus du double du prix médian en Mayenne (1 410 € le mètre carré).
Sans surprise, les prix sont plus élevés à l’Ouest, notamment dans les grands centres urbains comme Nantes et Angers et, surtout, sur le littoral Atlantique. Ainsi, parmi les vingt communes les plus chères, dix-neuf sont situées au bord de l’océan Atlantique, la vingtième étant Nantes. Dans ces communes, plus de la moitié des biens se vendent au-dessus de 4 000 € le mètre carré. L’afflux démographique vers les grandes métropoles, ainsi que la proximité de la mer, accentuent la pression sur le marché immobilier. En revanche, durant cette même période, les prix sont stables dans certaines zones de l’est, telles que le nord Mayenne ou le nord Sarthe.
2023 : la baisse s’accentue
Sur 2023, les données de l’Insee sont provisoires. Mais selon les premiers éléments recueillis par l’Institut national des statistiques et études économiques, les ventes de logements anciens continueraient à fléchir. En Loire-Atlantique, les prix médians reculent de 5 % pour les appartements et de 3 % pour les maisons. En Maine-et-Loire, les prix sont stables. En Vendée et dans la Sarthe, la situation se maintient pour le prix des maisons, tandis que ceux des appartement augmentent respectivement de 3 % et 4 %. La Mayenne est le seul département où le prix des maisons augmentent (+3 %).
Enfin, selon les indices Notaires-Insee des prix des logements anciens, les prix et les ventes des logements continuent de baisser au deuxième trimestre en France et en province.