Dans la région Pays de la Loire, les États-Unis sont un partenaire économique important (voir encadré). Ils sont le deuxième client de la région, grâce surtout aux mouvements liés à l’aéronautique et aux ventes de navires. Mais vont-ils le rester dans les prochaines années ? Car le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 janvier prochain, pourrait peut-être rebattre les cartes.
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D’ailleurs, l’effet Trump se ferait déjà ressentir sur le territoire. Alors que les exportations vendéennes vers les États-Unis ont dépassé les 250 M€ l’année dernière (soit 9 % du total des exportations), l’élection américaine semble avoir accéléré leur recul après une baisse de plus de 9 % entre 2022 et 2023. D’après les chiffres communiqués par la CCI Vendée, les exportations enregistrent un ralentissement de 38 % au cours du premier semestre 2024 comparé à la même période un an plus tôt. Cette dégringolade concerne principalement le secteur industriel et, plus particulièrement, la construction navale qui est le premier secteur exportateur en Vendée (58 %). Ici, les exportations enregistrent un net recul de 57 % sur la même période. Constat à la baisse également pour les produits des industries agroalimentaires (-15 %) et les machines (-18 %). Fernando Delgado, conseiller international à la CCI Pays de la Loire, avance une explication : « L’économie régionale est plongée dans une profonde incertitude face à un président américain plus qu’imprévisible. » Le contexte socio-politico-économique en France où règne un climat d’inquiétude chez les chefs d’entreprise ne serait pas non plus étranger au phénomène.
Des exportations déjà en baisse, mais ne crions pas au loup tout de suite
En Loire-Atlantique et en Vendée, le business avec les États-Unis est une réalité partagée par de nombreuses entreprises. Il y a les poids lourds industriels, comme Manitou qui affiche une présence de plus de cinquante ans sur le sol américain via une usine basée à Yankton. Contacté par IJ, le leader mondial de la manutention tout terrain basé à Ancenis n’a pas souhaité s’exprimer. Le groupe Beneteau (30 % de ses ventes aux États-Unis) préfère lui aussi attendre la prise de fonction officielle du futur président avant d’émettre un avis tranché sur la situation. « Nous sommes attentifs aux prochaines décisions politiques et commerciales qui seront prises par le gouvernement américain pouvant impacter notre activité. Cela dit, notre présence industrielle sur le sol américain nous donne une certaine flexibilité face aux évolutions éventuelles », a tout de même précisé le groupe vendéen établi à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
Il est vrai que les entreprises n’ont pas de visibilité de ce qui s’annonce. Mais, dans l’attente d’en savoir plus, certaines s’interrogent déjà sur la stratégie à adopter. « A…