Couverture du journal du 28/05/2025 Le nouveau magazine

Caroline Poinsot et Solène Renaudin, cofondatrices de Chifoumi Studio : « On tatoue les sols et les murs »

Né à Nantes en 2020, Chifoumi Studio s’est donné pour mission de donner un nouveau souffle à l’artisanat ancestral de la mosaïque. Entre tradition et modernité, il propose aux entreprises et collectivités de leur créer des enseignes d’exception. Un moyen d’ancrer leur image de manière noble et durable au sol ou sur les murs. Rencontre avec ses cofondatrices, Caroline Poinsot et Solène Renaudin.

Solène Renaudin et Caroline Poinsot, cofondatrices de Chifoumi Studio. ©B.Lachenal

Solène Renaudin et Caroline Poinsot, cofondatrices de Chifoumi Studio. ©B.Lachenal

Quels ont été vos parcours respectifs avant de devenir designers mosaïstes ?

Caroline Poinsot : Après mon bac, je me suis formée en arts appliqués à l’école Pivaut de Nantes. J’ai poursuivi avec une formation de webdesigner à l’école Multimédia de Paris. J’ai travaillé un an chez Tf1.fr en tant que UI designer (design de l’interface utilisateur, NDLR), puis chez Venteprivée.com, comme graphiste. Au bout de deux ans, je suis devenue responsable de l’équipe création et j’y suis restée jusqu’en 2011. De retour à Nantes, j’ai rejoint l’agence Gulfstream Communication en tant que directrice artistique digitale. Puis, je me suis mise en freelance.

Solène Renaudin : Je suis également issue de l’école Pivaut, mais dans le design produit. Après quelques courtes expériences de graphiste salariée, je suis devenue indépendante. Cela fait maintenant presque 20 ans. En parallèle, j’ai monté un studio graphique “Dune & Sosoa” avec mon conjoint, spécialisé dans le jeu vidéo. On y crée des logos, des interfaces, des environnements de jeu ou des charadesign (design de personnages, NDLR) pour des studios indépendants de la région ou des studios internationaux.

« Nous avons cherché à détourner la mosaïque de son usage initial, qui peut paraître un peu vieillot, pour la moderniser et lui rendre ses lettres de noblesse. »

Pouvez-vous revenir sur la création de Chifoumi Studio ?

SR : On l’a lancé en 2020, au départ comme “side project“. On cherchait toutes les deux à sortir la tête des écrans, tout en conservant un côté créatif dans notre activité. On voulait combiner le travail manuel et la création. Comme je faisais beaucoup de bricolage à côté et que ma mère m’y avait initiée, je me suis dit : “Pourquoi pas la mosaïque ?“

CP : Nous avons testé l’activité un dimanche après-midi chez Solène. On avait acheté des carreaux de faïence. On les a cassés au marteau pour en faire une création pas vraiment graphique. Puis le confinement est arrivé, ce qui nous a permis d’y consacrer plus de temps : rechercher des matières, voir celles qu’on préférait travailler, réaliser des essais… Ça nous a permis de faire mûrir le projet et de nous dire qu’il y avait effectivement quelque chose à faire avec la mosaïque pour la remettre au goût du jour et lui permettre de retrouver sa place dans nos rues. Car on n’en voyait quasiment plus ! Nous avons donc cherché à détourner la mosaïque de son usage initial, qui peut paraître un peu vieillot, pour la moderniser et lui rendre ses lettres de noblesse.

 

Comment Chifoumi Studio est devenu votre activité principale ?

CP : En 2020, nous avons postulé à la Creative Factory, le concours de la Samoa (Société d’aménagement de l‘Île de Nantes, NDLR) qui accélère les industries culturelles et créatives sur le développement de leur projet. Nous avons été lauréates et avons bénéficié d’un accompagnement sur tous les aspects que l’on ne maîtrisait pas : l’administratif, le juridique, le business model, le financier… Ça nous a permis d’y voir plus clair et ça a été un véritable tremplin. La Samoa nous a également logées dans les locaux de l’ancien Min à moindre coût pendant plusieurs mois, le temps de créer notre première pièce. Cela nous a également permis de créer un véritable réseau.

Néanmoins, nous sommes restées graphistes indépendantes un bon moment. Le statut de SAS, on ne l’a pris qu’au bout de deux ans. C’est la multiplicité des projets qui nous a permis progressivement de faire de Chifoumi notre activité principale.

À ce jour, Chifoumi Studio a concrétisé une quarantaine de projets. ©Chifoumi

Quels services proposez-vous ?

SR : On crée des enseignes d’exception en mosaïque pour les restaurants, hôtels et commerces haut de gamme… Mais aussi pour les collectivités. On a par exemple réalisé durant l’été celle de l’espace jeunes de Vertou. Nos créations peuvent être installées sur tous supports car nos mosaïques…

Publié par