Bruno Thivoyon avait vu juste : le directeur général de Beneteau annonçait 2024 comme « une année de transition ». C’est effectivement le cas, au vu des résultats du premier semestre 2024, publiés le 22 juillet. Le leader mondial de la construction nautique, dont le siège est à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, a enregistré une chute de 25 % de son chiffre d’affaires (établi à 766 M€) et de 32 % des ventes de sa division bateau (556 M€, contre 813 M€ un an plus tôt).
Sur l’activité « moteur », les ventes sont aussi en recul (-39 % sur le semestre), alors que le nombre d’unités livrées a baissé de plus de 60 % sur la même période. Sur ce segment, le CA américain est en retrait de 72 %. Et sur l’activité « voile », les ventes du Vendéen sont également en repli de 24 % sur le semestre.
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Cette tendance à la baisse s’explique par les déstockages en cours chez les concessionnaires et une demande pour les petites unités qui plonge, notamment aux États-Unis, après une année 2023 record. « L’incertitude macroéconomique et géopolitique pèse sur l’ensemble du secteur du nautisme, en Europe comme aux États-Unis. Les réseaux de distribution ont commencé, comme prévu, à réduire leur niveau de stocks sur ce premier semestre 2024 », précise le groupe dans un communiqué.
Des prévisions 2024 en berne
Dans ce contexte toujours très incertain, marqué par l’attentisme des plaisanciers, Beneteau souffre d’un manque de visibilité pour la suite de l’exercice. C’est pourquoi le constructeur de bateaux a revu à la baisse sa rentabilité pour 2024, tout en poursuivant ses efforts d’adaptation. Son objectif de marge opérationnelle courante pour la division bateau passe ainsi de 3 à 6 % pour 2024, contre 7 à 10 % précédemment.
À noter que, sur le plan boursier, au lendemain de ces annonces, l’action de Beneteau plongeait d’environ 20 % à Euronext Paris, passant de 10,32 à 8,80 €.
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