Fleuron de l’industrie nautique française, leader mondial sur le segment du voilier de plaisance, le Vendéen Beneteau (Saint-Gilles-Croix-de-Vie) a terminé l’année 2023 sous les meilleurs auspices affichant une croissance à deux chiffres (+18,3 %) et un CA consolidé de près de 1,8 Md€. De quoi justifier naturellement sa présence sur la scène des Rencontres régionales du nautisme aux Sables-d’Olonne.
Bruno Thivoyon, directeur général de Beneteau, est d’abord revenu sur ces bons résultats de l’année, arguant qu’ils sont le fruit d’une équipe de « 8 000 passionnés hyper réactifs. Covid, cyberattaque, tensions sur les approvisionnements : nous avons passé toutes ces épreuves en nous réorganisant. En 2023, année où il ne s’est “rien” passé, nos résultats ont été très bons. Presque trop. Nos réseaux de distribution ont en effet tellement eu confiance dans la dynamique du marché qu’ils ont appelé beaucoup plus de bateaux que le marché n’en a réellement utilisés. »
Des perspectives 2024 compliquées
L’euphorie post-Covid, où tout le monde voulait avoir son petit bateau, a en effet marqué le pas. « Nous avons le même stock qu’avant la crise sanitaire mais ce sont des bateaux plus chers : la faute à l’inflation et à des taux d’intérêt plus élevés. Et puis nous sommes montés en gamme. » Beneteau sait que 2024 va être compliquée et s’est organisé pour produire moins. Objectif ? « Que 2024 soit une année de transition et 2025 une année pour normaliser la supply chain. »
Impact environnemental
Bruno Thivoyon a ensuite évoqué les leviers envisageables pour réduire l’empreinte carbone de l’industrie nautique. « La première chose, c’est de bien maîtriser l’analyse de cycle de vie du bateau, de bien calculer l’impact de la production et de l’usage. Il faut que l’ensemble de l’industrie nautique se mette d’accord à l’échelle mondiale sur la manière dont on mesure son bilan carbone, bloc par bloc. C’est indispensable. » À son niveau, Beneteau s’est engagé dans une démarche de recyclabilité de son composite et a rouvert en 2022 une chaîne de production à Cheviré (Loire-Atlantique) pour tester grandeur nature l’« industriabilité » de sa solution. « On arrive à l’étape où l’on peut faire un vrai bateau de plaisance en résine biosourcée », s’est félicité le directeur général de Beneteau avant d’évoquer, en guise de conclusion, les tendances actuelles en matière d’attente client. « Ils recherchent avant tout du confort et de la stabilité. »
Et l’écoconception dans tout ça ? « C’est un peu timide, a-t-il reconnu. Disons qu’elle est très présente dans les demandes mais que les clients ne sont pas encore prêts à payer plus cher pour ça. L’enjeu va donc être de mettre l’écoconception au cœur de l’expérience client. Il faut les faire rêver encore plus. Qu’est-ce que le client recherche et achète aujourd’hui ? Ce n’est pas forcément qu’un bateau soit électrique, mais avant tout qu’il soit stable et silencieux. Dans ce cas, il est prêt à payer plus cher parce que l’on est dans la passion. »