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Attractivité commerciale : un premier baromètre à Nantes

Le Club immobilier de Nantes Atlantique (Cina) a dévoilé début juillet le numéro zéro d’Onico, le premier observatoire nantais de l’immobilier commercial. L’occasion de découvrir les principales évolutions du marché et de voir comment les commerçants nantais se sont adaptés à la crise.

Nantes

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Depuis le 5 juillet, le Club Immobilier de Nantes Atlantique (Cina) dispose d’un nouvel outil de mesure du rayonnement commercial du territoire : Onico – pour Observatoire nantais de l’immobilier commercial. La création de cet outil, attendu par les professionnels de l’immobilier, les décideurs et les collectivités, a été rendue possible après plusieurs mois de travail associant les adhérents du Cina dotés d’une expertise commerce, les acteurs du territoire ainsi que des associations et syndicats de commerçants 1.

« La pandémie a profondément bouleversé le commerce et les habitudes des consommateurs, débute Laurence Quiblier, vice-présidente du Cina en charge du commerce. Il était donc essentiel pour le club et ses partenaires de disposer d’un nouvel outil pour mesurer les évolutions rapides de l’immobilier commercial nantais depuis 2020. Onico a pour ambition de devenir dans les prochaines années le baromètre de l’attractivité commerciale du territoire pour les professionnels et les acteurs institutionnels et économiques locaux. »

Concrètement, l’observatoire dresse un état des lieux des loyers des commerces de la métropole nantaise. « Il offre également une analyse plus fine des flux de la consommation, des changements de comportements des clients, entre une fréquentation en demi-teinte et le développement du commerce “vite fait, bien fait” », ajoute la vice-présidente. Laurence Quiblier fait ici référence au poids grandissant du quick commerce, qui désigne les activités commerciales de distribution basées sur la promesse d’une livraison effectuée dans un délai éclair compris entre 10 et 15 minutes. Les commandes sont possibles par internet et via une application. Ce développement du quick-commerce à Nantes intervient en complément des dark-kitchen, ces restaurants virtuels ou cuisines fantômes accessibles uniquement en ligne via des plateformes de livraison de nourriture.

UN CENTRE-VILLE ATTRACTIF ET UN TAUX DE VACANCE BAS

En 2021, le centre-ville a accueilli 108 nouveaux commerçants : 57 % de commerces, 38 % de cafés restaurants et 5 % de services. Ce renouvellement a été particulièrement fort sur les rues Crébillon, Contrescarpe, Strasbourg, de la Fosse, de Budapest. Certaines tendances se confirment comme le développement de la restauration rapide et des surfaces de vente alimentaires. La multiplication des boutiques de CBD se poursuit également avec pas moins de 20 boutiques répertoriées intra-boulevards à Nantes. C’est également le cas des commerces de seconde main, en plein boom. On note en revanche un net ralentissement des ouvertures de boutiques de prêt-à-porter de moyenne gamme, et plus inattendu, un coup de frein sur les boutiques de vrac depuis la fin du confinement. Enfin, la poursuite d’une partie de télétravail a maintenu des pratiques de consommation aléatoires. Parmi les autres changements d’usage, on note enfin la démocratisation des drives piétons. Pour ce qui est du taux de vacance commercial, il est très faible à Nantes depuis de nombreuses années. En décembre 2021, il était de 2,8 % en centre-ville, ce qui reste nettement inférieur au taux national (11 %).

LA FORTE ATTRACTIVITÉ DU CENTRE- VILLE NANTAIS PERMET DE CONSERVER UN TAUX DE VACANCE TRÈS BAS.

Nantes

Le quartier Decré-Bouffay de Nantes affiche un taux de vacance de l’immobilier commercial exceptionnellement bas : 1,16 % contre 11 % de moyenne sur le plan national. Le quartier Decré-Bouffay de Nantes affiche un taux de vacance de l’immobilier commercial exceptionnellement bas : 1,16 % contre 11 % de moyenne sur le plan national. © D. R.

DES DISPARITÉS ENTRE EST ET OUEST

Du point de vue de la commercialité du centre, le territoire est dense et concentré, divisé historiquement en deux rives. Les disparités sont très marquées sur la typologie des commerces installés et sur le taux de vacance. Du côté est du cours des 50 otages, le quartier Decré-Bouffay reste sur un niveau de loyer moyen et permet une certaine stabilité́ des commerces et un niveau de vacance très faible : 1,16 %.

Ce taux est plus de deux fois inférieur aux 2,6 % observés à l’ouest (quartiers Graslin, Crébillon, Orléans) et en deçà du taux de vacance observé sur l’ensemble du centre-ville (2,8 %). On observe également une fragilité dans certaines rues, notamment rue Contrescarpe, qui a enregistré de forts taux de vacance durant la crise.

« La forte attractivité du centre-ville nantais permet de conserver un taux de vacance très bas. Toutefois, la loi de l’offre et la demande reste de mise et la tension du marché influe sur les valeurs locatives, toujours à la hausse… Ce qui, selon les secteurs et le contexte, peut perturber le paysage commercial », résume Laurence Quibilier.

À noter que les droits au bail et fonds de commerce ont été volontairement écartés de l’observatoire de manière à respecter la confidentialité des données collectées et ouvrir la contribution aux commerçants par la voix de leurs représentants. Après cette première édition, Onico se fixe pour ambition de proposer chaque année un état des lieux des loyers des commerces de la métropole nantaise, des parcours marchands et flux piétons éclairant ainsi les changements majeurs ou émergents de l’offre commerciale et des comportements clients.

1. Les acteurs ayant participé à l’élaboration de l’observatoire sont : Advise Avocat, Ageccom, Arthur Loyd, Bras Immobilier, CBRE Valuation, Clerville, le groupe Chessé, le groupe Giboire, Propriétés privées Business, Thierry Immobilier, Nantes Métro- pole, la CCI Nantes St-Nazaire, l’agence d’urbanisme de la région nantaise, ainsi que Plein Centre, GNI Grand Ouest, l’Umih 44 et l’Union nantaise du commerce de détails.

LES CHIFFRES CLÉS

du commerce nantais en 2021

2 500 commerces

1 150 bars/restaurants

116 500 m2  de surfaces de vente

Hypercentre

1 150 commerces

+6 % depuis 2015

environ 550 bars/restaurants

+8 % depuis 2015