Couverture du journal du 03/05/2024 Le nouveau magazine

Quand les start-up ouvrent leurs portes

La deuxième édition à Nantes de l’opération Open Start-up a permis à différentes sociétés d’ouvrir leurs portes au public. Reportage à La Cantine Numérique et chez l’éditeur de logiciels Lucca.

Cantine Numérique, Adrien Poggetti

À La Cantine Numérique, Adrien Poggetti (veste grise) a présenté aux visiteurs le lieu et ses différents espaces. © IJ

C’était après-midi portes ouvertes pour les start-up nantaises le 26 octobre dernier, à l’occasion d’Open Start-up. L’idée de ce rendez-vous, qui se tient aussi à Bordeaux et Montréal : montrer au public l’envers du décor du monde des start-up et permettre aux entrepreneurs de se rendre visibles, de parler de leurs innovations, d’échanger avec des investisseurs ou de recruter des talents. Participaient à l’événement près de 35 start-up, parmi lesquelles Lucca, éditeur de logiciels, Pretto, courtier immobilier en ligne, Génération Zébrée, application web destinée à aider les élèves et étudiants dans leur orientation, We Do Good, plateforme de financement participatif pour investir sur des projets à impact ou encore Heero, acteur du financement de la rénovation énergétique, mais aussi des incubateurs et accélérateurs. Lancé par Tractr, studio d’innovation bordelais, Open Start-up était organisé dans la Cité des Ducs avec le soutien de la French Tech Nantes, dont l’une des structures, La Cantine Numérique, sur l’île de Nantes, a joué le jeu des visites.

Démystifier l’environnement des start-up

Association animant l’écosystème numérique ligérien et proposant espaces de coworking, événements et programmes d’accompagnement, La Cantine Numérique organisait, en plus d’un forum où étaient présents quelques jeunes pousses et incubateurs, des visites de ses locaux avec présentation de l’offre du lieu. « Cet événement est important parce que La Cantine est un lieu ouvert et de brassage, et que nous avons besoin de le faire connaître auprès des gens qui pourraient encore hésiter à passer la porte, explique Adrien Poggetti, son directeur, qui a assuré les visites. Cela permet aussi de faire prendre conscience au grand public et aux curieux que les start-up et les espaces comme le nôtre sont des entreprises comme les autres. Que derrière “start-up“, il y a surtout une réalité : des gens qui travaillent, des emplois… Ce n’est pas forcément toujours l’univers des levées de fonds et de la “start-up nation“. Il y a aussi des porteurs de projet, des boîtes plus petites, et qui ont les mêmes besoins que les entreprises traditionnelles : avoir des bureaux, se structurer, recruter, avoir un comptable, des RH, de la com’… Je pense que c’est important de montrer cela pour démystifier l’environnement. Et enfin, certaines des entreprises qui sont ici recrutent, donc Open Start-up permet de créer des rencontres et pourquoi pas de générer des embauches ou des collaborations. » Parmi les courageux ayant bravé la pluie battante ce jour-là, des profils variés, selon Adrien Poggetti, entre grand public curieux de découvrir le lieu ou télétravailleurs intéressés pour y prendre un bureau. Un des visiteurs témoigne : « Après 16 ans de salariat, je suis devenu développeur indépendant depuis la rentrée. Je profite de n’être pas trop occupé pour me reconnecter à l’écosystème nantais et venir rencontrer les gens et les boîtes de Nantes, pour créer de l’émulation, regrouper les énergies et identifier des projets sur lesquels on pourrait collaborer. » Même si ce n’était pas l’affluence des grands jours, Adrien Poggetti estime entre 60 à 70 le nombre de visiteurs. « Cela répond à une vraie logique d’ouverture à d’autres publics, et c’est important de le faire, donc l’expérience est de toute façon positive. »

Chez Lucca, des candidats et des entreprises

Lucca, l’éditeur de logiciels RH et administratifs (temps et activités, suivi des collaborateurs, finance, paie…) compte deux sites dans la métropole : l’un sur l’île de Nantes, l’autre quartier Graslin. C’est dans ce dernier que la société a ouvert ses portes à l’occasion d’Open Start-up. Au programme : présentation de l’entreprise, visite des locaux, échange avec les équipes, découvertes des métiers et des produits… « Notre force, à Nantes, c’est que nous y sommes reconnus, assure Marion Herbert, responsable de l’acquisition de talents chez Lucca. Ceux qui viennent nous voir ont déjà entendu parler de nous par des connaissances qui utilisent nos solutions. C’est un moyen pour nous de leur montrer comment on fonctionne et potentiellement de recruter. Ça a été le cas l’année dernière où nous avions embauché un développeur d’affaires. » Dans une salle près de l’entrée, des échanges ont lieu entre collaborateurs de Lucca et le public, tandis que les visites des locaux se succèdent, orchestrées par Marion Herbert. « L’opération s’adresse aux candidats mais aussi aux entreprises », confie-t-elle, à l’image de deux alternants en développement informatique venus découvrir l’entreprise, ou d’un professionnel travaillant dans une société de conseil spécialisée dans les systèmes d’information. Celui-ci explique : « J’ai l’habitude de travailler avec des sociétés qui sont aussi des éditeurs de plateformes dans le numérique, et Lucca est un acteur important du milieu nantais. L’idée était d’apprendre à les connaître, et aussi de se faire connaître. Et comme nous sommes aussi éditeur de logiciels, cela permet d’échanger sur des problématiques que l’on a en commun. »

Au total, une trentaine de personnes sont venues pousser la porte de Lucca. « C’est toujours chouette de pouvoir montrer notre environnement. Lors de la visite, les personnes peuvent voir comment les collaborateurs travaillent entre eux, et ceux-ci peuvent aussi sortir des bureaux pour discuter », détaille Marion Herbert, pour qui le bilan de l’opération s’avère « dans l’ensemble, vraiment positif ».