Plus de 232 000 personnes travaillent dans une entreprise de taille intermédiaire (ETI) ligérienne, soit 29 % des salariés (contre 27 % en moyenne en province). Tout d’abord, les PME ligériennes emploient davantage de personnes (32 % des effectifs, contre 27 % en moyenne en province). Elles forment d’ailleurs la catégorie d’entreprises la plus représentée dans de nombreux secteurs, par exemple dans les activités scientifiques et techniques, de services administratifs ou de soutien, et dans la construction.
Autre particularité selon l’Insee, l’industrie régionale est surtout structurée en ETI qui regroupent 39 % des salariés du secteur, alors qu’en France de province ces derniers travaillent principalement dans de grandes entreprises. « La zone d’emploi des Herbiers-Montaigu se démarque par un très fort poids des ETI (41 % des salariés), au sein d’activités diversifiées (Sodebo, Fleury Michon, Groupe Liébot, etc.) », précise notamment l’étude.
Toutefois, il convient de noter que si le poids des grandes entreprises est plus faible qu’en France de province (24 % contre 31 %) avec 197 000 salariés, celles-ci sont localement structurantes, comme dans la région de Sablé-sur-Sarthe. Sur ce territoire, 41 % des salariés travaillent ainsi dans de grandes entreprises, essentiellement des géants de l’agroalimentaire (LDC, Bel…). Même phénomène dans la zone de Saint-Nazaire avec Airbus et les Chantiers de l’Atlantique, ou en Vendée avec de gros fabricants de produits métalliques.
Une dépendance moindre aux groupes étrangers
L’Insee relève aussi que l’emploi régional est plus diversifié à proximité des grandes villes, comme dans l’agglomération nantaise ou l’on retrouve aussi bien la SNCF, Airbus, La Poste, Orange. L’institut estime à 34 % le nombre de salariés travaillant pour un groupe dont le centre de décision se trouve en Pays de la Loire. « En y ajoutant les entreprises indépendantes, la région reste plus autonome que la France de province (58 % contre 56 %). Avec les enjeux actuels de maintien de la souveraineté dans certains secteurs clés, une autonomie régionale élevée implique a priori davantage de marge de manœuvre pour infléchir des stratégies de développement », soulignent les rapporteurs de l’étude.
Cette autonomie est la plus forte en Vendée avec 68 % des salariés autonomes à l’échelle du département. Plusieurs groupes vendéens y ont leur centre de décision, comme Beneteau, Fleury-Michon, Sodebo, ou Groupe Liébot. L’autonomie la plus faible est constatée en Sarthe.
L’Insee note par ailleurs que les Pays de la Loire sont moins dépendants des groupes étrangers, avec seulement 9 % des salariés travaillant dans un établissement ayant son siège en dehors du territoire français, contre une moyenne de 12 % en province. Un état de fait probablement lié à la situation géographique de la région, sans frontières avec d’autres pays.
L’étude révèle par ailleurs que la moitié des effectifs dépendant de l’étranger sont reliés à trois pays : l’Allemagne (22 %), les États-Unis (19 %) et le Royaume-Uni (10 %). Les groupes allemands sont implantés sur tout le territoire ligérien. Ils sont surtout présents dans le commerce (Lidl, Porsche, Metro, etc.), mais aussi dans la fabrication de machines et équipements (Claas Tractor, Defontaine, etc.), dans le transport et entreposage (Schenker, Dachser, etc.).
Les emplois contrôlés par des groupes américains sont surtout industriels (Arconic Fixations, groupe Devillé…). Les salariés ligériens de groupes britanniques travaillent dans le commerce (Castorama et Brico Dépôt du groupe Kingfisher, etc.), la fabrication d’autres produits industriels (DS Smith, GSK…), la restauration collective (groupe Compass, etc.). Enfin, des groupes d’autres nationalités influencent également l’emploi ligérien en 2019, via quelques grands établissements : Nicoll (Belgique), Inetum (Qatar), NTN Transmissions Europe (Japon), etc.
(1) Pays de la Loire : un tissu de PME-ETI, une forte autonomie de décision – Insee Analyses Pays de la Loire n° 115 – Juin 2023. Étude réalisée par l’Insee des Pays de la Loire en partenariat avec la direction régionale de l’Économie, de l’emploi, du travail et des solidarités.