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Peu de logements vacants en Pays de la Loire

Dans une étude publiée le 16 janvier dernier, l’Insee indique qu’en 2020, seulement 6,4 % des logements sont vacants dans la région Pays de la Loire. C’est l’un des plus faibles taux de la France métropolitaine. Cette situation est révélatrice de tensions sur le marché du logement. Explications.

Les Sables d'Olonne, Vendée

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En 2020, 133 000 logements étaient vacants dans les Pays de la Loire, rapporte l’Insee dans une étude publiée mi-janvier. D’après l’Institut national de la statistique et des études économiques, plusieurs raisons peuvent expliquer cette vacance, comme le délai entre un changement de locataire ou de propriétaire, le délai dans une procédure de succession, le départ du propriétaire en maison de retraite sans mise en vente ou en location, l’inadéquation du logement aux besoins de la population (taille, location, prix) ou encore sa vétusté.

Les politiques publiques s’intéressent particulièrement au sujet à la fois pour répondre aux problématiques d’accès au logement, mais aussi dans l’optique de redynamiser des territoires non tendus, constituer une offre supplémentaire dans les territoires tendus ou encore se substituer à la construction de logements neufs par artificialisation des sols. Lancé en 2021, le Plan national de lutte contre les logements vacants, coordonne et complète ainsi les plans “Logements d’Abord”, “Petites villes de demain”, ainsi que le programme “Action cœur de ville”. À cela s’ajoute, depuis plus d’un an, une taxe sur les logements vacants dans les zones tendues : elles concernent 83 communes de la région.

Dans sa synthèse, l’Insee précise que la région affiche le deuxième plus faible taux de logements vacants (6,4 %) de France Métropolitaine derrière la Corse (3,2 %). À l’échelle hexagonale, cette proportion s’élève à 8,1 %. Les raisons ? L’attractivité de la région ainsi que son parc de logements relativement récent, en adéquation avec les attentes des habitants (notamment sur la taille).

Le nombre de logements vides augmente plus vite que l’ensemble des logements

L’étude révèle par ailleurs que, sur la période 1990-2020, le nombre de logements vacants progresse plus vite (en moyenne 1,5 % par an) que l’ensemble des logements (+1,3 %). Cependant, cet écart est moins accentué qu’au niveau national (0,5 point d’écart). Ces tendances varient au fil des années. Sur la période 1990-1999, le nombre de logements vides diminue en moyenne de 1 % par an dans notre région, alors qu’il augmente légèrement en France métropolitaine (0,5 %). Cette tendance s’inverse ensuite avec une hausse de logements vacants entre 1999 et 2009 (+2,8 % par an), qui s’accélère sur la période 2009-2014 (+ 4,5 %). Entre 2014 et 2020, nouvelle évolution, avec un nombre de logements inoccupés qui progresse moins rapidement (+0,8 % par an) que l’ensemble des logements (+1,1 % par an), contrairement à ce qui est observé au niveau national.

La région enregistre en effet un léger ralentissement de son dynamisme démographique (+0,8 % par an entre 2009 et 2014 contre +0,6 % entre 2014 et 2020), ce qui affecte en partie l’évolution du nombre de logements.

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En 2020, seulement 6,4 % des logements sont vacants dans la région Pays de la Loire. © Insee, Recensements de la population (RP) de 1990 à 2020

Zoom sur la Vendée et le littoral ligérien

La Vendée présente le plus faible taux de vacance de la région (5 %). Dans ce département touristique, 23,3 % des logements sont des résidences secondaires. Cette forte présence concurrence les résidences principales et complexifie l’accès au logement. Ces tensions sur le marché immobilier incitent à rénover ou vendre rapidement des logements vacants. Ainsi, en 2024, 35 communes vendéennes sont classées en zone tendue. À titre de comparaison, la Loire-Atlantique dispose pour sa part de 5,6 % de logements vides.

Dans son ensemble, le littoral ligérien enregistre une vacance par intercommunalité faible, avec un maximum de 6,9 % dans la communauté d’agglomération de la région nazairienne et de l’Estuaire. La côte vendéenne est particulièrement concernée avec un taux allant de 1,7 % pour la communauté de communes de l’Île de Noirmoutier (plus faible taux des intercommunalités de la région) à 6 % pour la communauté de communes Sud Vendée Littoral.

L’Insee souligne que les communes situées autour des grandes agglomérations de la région ont également un taux de vacance faible (4,5 %), associé à de fortes valeurs foncières, une importante part de logements neufs (1,7 %) et peu de résidences anciennes (10,2 % datent d’avant 1946). Nantes métropole comptabilise 5,1 % de logements vacants, un taux faible au regard des autres métropoles, mais qui représente le plus grand volume de la région par intercommunalité (18 100 logements vacants).

Peu de vacances de longue durée

La vacance longue est la cible du Plan national de lutte contre les logements vacants. La source Lovac, issue du croisement des fichiers fiscaux et fonciers, estime à 2,2 % la vacance depuis deux ans ou plus dans le parc privé en 2021 en Pays de la Loire (contre 3,5 % en France hors Mayotte). La vacance longue est davantage présente dans les zones rurales, alors que la vacance de moins de deux ans est plus forte dans les grandes agglomérations.

Selon l’Insee, la vacance longue révèle des difficultés sur le marché immobilier comme l’inadéquation de l’offre et de la demande, l’ancienneté voire l’insalubrité du logement, un litige entre le locataire et le propriétaire, des problèmes de successions… Celle-ci s’oppose à la vacance courte, dite frictionnelle, qui correspond à la transition entre deux occupants : le logement est en vente, est disponible à la location ou connaît une période de travaux limités de remise en état. Ce type de vacances est nécessaire au bon fonctionnement du marché immobilier.