Couverture du journal du 02/07/2025 Le nouveau magazine

« Nous sommes tous mobilisés »

PME installée à Rezé depuis plus de 35 ans, avec des filiales à Singapour, en Espagne et au Mexique, JVD Group fait beaucoup parler d’elle sur le plan national ces dernières semaines. Et pour cause : avec l’épidémie, le dernier fabricant français en équipement d’hygiène se trouve en première ligne. Entretien avec son directeur général, Thierry Launois.

À quoi ont ressemblé les dernières semaines pour JVD Group ?

Nous vivons une situation compliquée qui requiert par mal d’énergie, avec des semaines d’intense activité, presque déraisonnable, et une explosion des ventes de distributeurs de savon et de gel en prévision du décloisonnement. Pour ceux qui commandent aujourd’hui par exemple, on annonce des délais de livraison à début juillet. Notre production industrielle s’est concentrée sur cette activité, le reste était quasi à l’arrêt. 

Étiez-vous préparé à cette situation ? 

On avait l’expérience de 2009, avec le H1N1. On n’avait pas rédigé de document des événements, mais on en a le souvenir. Disons que cela nous a préparés au changement de rythme. En revanche, on ne l’était pas du tout dans les bonnes proportions !

On avait sécurisé la fabrication de composants plastiques, moteur, visserie, etc., en passant pas mal de commandes. Là où l’on a été surpris c’est sur la réalité du volume et le fait que la plupart des entreprises se sont arrêtées du jour au lendemain, dont nos sous-traitants. Il a fallu les convaincre de rouvrir, certains ont eu des malades… Ça a été assez chaotique. Heureusement, du côté des transporteurs, ils ont globalement assuré leur mission.

Et en interne, quelle organisation avez-vous mis en place ?

Nous sommes tous mobilisés pour fabriquer les produits et servir nos clients. On travaille de 5h à 22h, en deux huit. On vit un moment extrêmement fédérateur et les collaborateurs se sont engagés dès les premiers instants. Ils n’ont eu aucun souci à s’adapter aux horaires de travail. Il y a de la fierté même.

Comme la plupart des entreprises, nous n’avions pas du tout des pratiques strictes en matière sanitaire, mais on s’est adapté très rapidement : dans les espaces communs on a mis en place un marquage au sol et des distributeurs de gels partout. Nous fonctionnons à la production avec trois équipes différentes et chaque personne qui prend son poste, doit commencer par le désinfecter.

Nous avons aussi eu un fort recours à l’intérim : nous sommes passés de 3 à 5 intérimaires en temps normal à 25. Dans le même temps, sur les 48 personnes qui travaillent sur le site de Rezé, près d’une trentaine a été mise en télétravail. Pour moi, le té…