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Meule bleue : « La mobylette électrique est née sur les Champs-Élysées »

Avant le retour très attendu du Grand Prix Meule Bleue qui célèbrera ses 10 ans sur le circuit des 24 heures du Mans, du 13 au 15 septembre, l’IJ, partenaire de l’événement, propose d’en découvrir les coulisses. Cette semaine, Paul Rampini, ancien DG de CNB (filiale de Beneteau) puis d'Hydrokit (groupe Vensys), revient sur le défi lancé en 2016 par Philippe Maindron : créer des e-mobylettes pour le Grand Prix.

Meule Bleue, Vendée, e-mobylette, Paul Rampini

Paul Rampini, ancien DG de CNB (filiale de Beneteau) puis d'Hydrokit (groupe Vensys), sur e-mobylette. ©Paul Rampini

Comment est née l’idée d’avoir des meules bleues électriques ?

C’était en septembre 2016. La troisième édition des Meules Bleues se déroulait à Paris et 700 mobylettes étaient en train de remonter les Champs-Élysées, laissant s’échapper de leur pot d’échappement de longs nuages de fumée. À l’époque, j’étais directeur général de CNB, une filiale de Beneteau basée à Bordeaux, et je participais à l’événement. À côté de moi, mon très bon ami Philippe Maindron me lance : « Il faut faire des meules électriques. » Je dis « Ok ». Il me répond : « T’es pas cap. » Six mois plus tard, en mars 2017, il essayait avec succès un prototype. L’histoire de la e-mobylette était en marche.

Comment avez-vous concrétisé ce projet ?

Mon idée était de réaliser une mobylette électrique qui respectait le look d’une Meule bleue classique, sa vitesse de pointe, et qui était dotée d’une certaine autonomie. J’ai choisi d’utiliser une base de Mobylette AV32 des années 1950 car, dans ces années-là, la marque mettait des moteurs sur des cadres renforcés de vélo. J’ai ensuite récupéré de vieux ensembles destinés à la casse et je me suis lancé dans une véritable opération de rétrofit en remplaçant le moteur essence par un moteur électrique, transformant le deux-roues en un vélo à assistance électrique puissant, le pédalage étant toujours nécessaire pour avancer.

Quand a-t-on vu pour la première fois une meule électrique sur le GP ?

La toute première sortie d’une e-mobylette a eu lieu en mai 2017, à Bordeaux, lors d’un rassemblement de meules que j’avais organisé pour Philippe Maindron. Mais la présentation officielle à la communauté Meule Bleue s’est déroulée en septembre 2017 en Vendée, lors du prologue, qui s’est terminé à Poupet par un concert de Michael Jones. Quelques jours plus tard, deux e-mobylettes roulaient sur le Circuit des 24 heures du Mans.

Comment s’est développé ensuite le concept ?

Plusieurs amis chefs d’entreprise m’ont demandé de leur faire une e-mobylette. En sept ans, j’en ai réalisé 28 en tout. C’est donc resté un loisir artisanal. Il y a bien eu la tentative d’un développement plus important avec Motobécane, propriétaire à l’époque1 de la marque Mobylette, mais cela n’a pas abouti.

Combien y aura-t-il de e-mobylettes pour la 10e édition ?

Une quinzaine devrait rouler sur le Circuit du Mans en septembre 2024.

Un conseil pour ceux qui voudraient “fabriquer” leur e-mobylette ?

Ils peuvent me contacter. Je leur indiquerai gracieusement les pièces à acheter pour rétrofiter une meule. Moteur électrique, batterie, cadre… : il faut compter un budget de 3 500 € minimum. Je pourrai ensuite leur donner quelques conseils amicaux pour le montage.

1 Yamaha est aujourd’hui propriétaire de la marque.