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L’inclusion par le sport, « une nouvelle voie sociale et économique »

L’entreprise peut utiliser le sport pour rencontrer, identifier, détecter des talents et les recruter en utilisant la pratique sportive. Le réseau « les clubs sportifs engagés », lancé par France travail, mène des actions de recrutement innovantes comme « Du stade vers l’emploi »... De leur côté, 85 000 entreprises se mobilisent, comme l'a révélé le récent workshop sur l’inclusion par le sport organisé par « Les entreprises s’engagent ».

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Sylvain Reymond, directeur général de la communauté « Les entreprises s’engagent », entend bien capitaliser sur les Jeux olympiques et paralympiques de Paris pour aller encore plus loin : « Le sport en soi est une cause d’intérêt général, un levier qui permet de se sentir en bonne santé, un levier de dépassement de soi qui incarne des valeurs fondamentales très fortes, un levier d’éducation, d’accomplissement, qui se croise avec beaucoup d’enjeux sociaux et sociétaux. Il permet à chacune de nos entreprises de repérer des publics auxquels on ne pense pas, ces invisibles, que l’on retrouve sur les terrains sportifs. »


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L’Alliance pour l’inclusion par le sport mène un ensemble d’actions pour irriguer et soutenir des projets, par une mobilisation des collaborateurs d’entreprises, des recruteurs, ou par un soutien financier des entreprises qui s’y engagent. « Plus de mille entreprises s’engagent en faveur du programme, pour le sport. Nous allons tout faire pour que cette mobilisation s’intensifie au-delà des JO. La communauté rassemble plus de 85 000 entreprises et on entend bien mobiliser largement sur cette cause », prévient-il tout en déclinant les nombreux atouts du sport.

« Le sport est le premier réseau jeunesse en France. Ce que l’on apprend par le sport est sans doute sous-estimé. C’est le premier espace de fraternité, on vit avec des gens différents, on apprend à créer des liens et à se fixer des objectifs, on développe des compétences utiles pour notre vie de personne et pour l’entreprise. C’est sur ces bases que nous avons développé un programme d’inclusion par le sport avec le secteur bancaire il y a déjà dix ans. Nous avons des jeunes qui, avec leur parcours sportif, ont appris un certain nombre de choses et nous complétons cet apprentissage en essayant de les accompagner vers l’emploi. C’est l’objet du programme “déclic sportif” qui a placé six cents jeunes dans les banques, comme le Crédit agricole, mais aussi dans des entreprises de transport », souligne Jean-Philippe Acensi, président de l’Agence pour l’éducation par le sport, l’un des ambassadeurs de l’Alliance pour inclusion par le sport.

Coach d’insertion par le sport

L’objectif est d’accompagner cent mille jeunes par an. « Si on veut que cet enjeu de recruter différemment se développe partout, il faut des outils et un métier. Nous avons créé le métier de coach d’insertion par le sport qui permet de construire un projet professionnel avec un jeune. Une sorte de DRH de quartier qui fait le lien entre le jeune et l’entreprise et qui permet de sécuriser la relation », explique Jean-Philippe Acensi. « L’inclusion par le sport est un système nouveau, avec les associations, les entreprises, les collectivités locales concernées par ces problématiques et l’État qui vient de lancer le dispositif “mille coachs” », détaille-t-il. « Ceci suppose de créer une cohérence entre tous ces acteurs pour insérer cent mille jeunes et positionner le sport comme un acteur majeur dans ce domaine. »

Jouer une partition collective

Et de constater : « Il faut des propositions claires et fortes : il y a beaucoup de branches professionnelles en difficulté pour recruter des jeunes. Il faut être en capacité de s’organiser avec des clubs et des fédérations pour répondre à ces demandes et faire en sorte que le sport soit intégré dans ces parcours. Il y a beaucoup d’enthousiasme mais chacun doit jouer sa partition collectivement. Il faut sans doute réinventer une manière de travailler tous ensemble. Avec des acteurs engagés de la société civile. Il faut proposer un mode d’organisation et des idées nouvelles. Notre objectif est que des milliers de jeunes intègrent les entreprises. Et qu’ils réussissent leur vie et que le sport se dise qu’il y a une nouvelle voie sociale et économique pour les acteurs du sport. »

Sarah Ourahmoune, boxeuse française la plus médaillée et ambassadrice de l’Alliance pour l’inclusion par le sport, lance un appel : « Nous avons besoin du monde économique pour accueillir tous ces jeunes que nous voulons insérer. » « Les entreprises peuvent travailler directement avec des clubs de sport implantés à proximité », souligne pour sa part Héloïse Gentil, directrice opérationnelle des Clubs sportifs engagés. « Les Clubs sportifs engagés, initiative du ministère des Sports et celui du Travail, visent à déployer à plus grande échelle des expériences qui ont fait leurs preuves avec succès. L’objectif est de pouvoir rassembler dix mille clubs à la fin de l’année 2024. Nous en avons déjà quatre mille autour d’actions très concrètes. »

Marjorie Lefebvre, directrice du groupe Canopée, spécialisée dans le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie, explique tout l’intérêt de la démarche que son entreprise mène face à des difficultés à recruter, pour des emplois « pourtant pérennes et de proximité », face à des besoins qui vont doubler sur les quinze prochaines années : « Nous sommes très dynamiques sur le recrutement et impliqués avec « Les entreprises s’engagent » par le sport. »

 


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Un rapprochement qui a du sens

« Nous faisons un lien fort avec le sport autour de l’accompagnement et du coaching », précise-t-elle, « pour accompagner une personne qui ne croit pas avoir les codes du métier et aller à la découverte d’elle-même. Nous avons participé à plusieurs stades vers l’emploi, notamment avec France travail, avec la Fédération française de rugby et un club féminin de handball de Saint-Amand-les-Eaux. Nous avons aussi travaillé autour du sport avec des Recrut’games, ou une “olympiade jeunes”. Aujourd’hui, nous menons le recrutement dans des environnements sportifs où on valorise le collectif, on met en lumière l’individu et sa place dans le groupe : l’individu face à lui, face à ses objectifs personnels du dépassement de soi, de la volonté de mener à bien ce qu’il entreprend. Tout cela dans une dynamique portée par un collectif que peut être le club sportif. Pour nous, ce sont des valeurs fortes sur lesquelles notre métier repose. On parle du sport en intérêt général, or dans notre secteur d’activité, la gestion de l’autonomie à domicile, nous sommes proches de l’intérêt général. C’est un métier qui demande beaucoup de volonté, de rapport à l’autre… »

Pour la directrice du groupe Canopée, « intégrer les valeurs du sport est important pour comprendre que pour prendre soin de l’autre, il faut d’abord prendre soin de soi. C’est pour cela que ce rapprochement entre le sport et le monde de l’entreprise a énormément de sens. Ne serait-ce que dans les valeurs d’accompagnement, et la façon dont on coache une équipe entrepreneuriale et une équipe sportive, comment on fait vivre le collectif, comment on se parle vrai pour que l’objectif commun prenne forme ».