Dès les débuts du christianisme, le vin occupe une place essentielle. Symbole du sang du Christ dans le sacrement de l’Eucharistie, il est indispensable aux célébrations religieuses. Le vin est très présent dans la symbolique chrétienne. La Bible multiplie les références : Jésus, aux noces de Cana, change l’eau en vin ; dans une parabole de l’Évangile de Jean (15), Jésus dit : « Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron. C’est moi qui suis la vigne, vous êtes les sarments ».
Cette nécessité pousse donc les monastères à cultiver la vigne pour subvenir à leurs besoins liturgiques, alimentaires et médicinaux. Cinq mille litres de vin sont ainsi consommés par an à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés (source : Les moines et le vin par Philippe d’Allaines). Car le vin est aussi un aliment, une source de revenus et un remède dans les infirmeries monastiques.
Les monastères, incubateurs de savoir-faire viticole
Vers 650 est créé en Champagne le monastère d’Hautvillers, près d’Épernay. Dom Pérignon y fera quelques expériences effervescentes mille ans plus tard. Plus amusante encore est l’histoire du moine Emilion fuyant sa Bretagne, accusé de donner trop d’aumônes aux pauvres. Dieu l’aurait aidé en transformant en bois le pain qu’il cachait sous son manteau. Arrivé du côté de Libourne, où il avait pour tâche de faire le pain, boum, deuxième miracle ! Pr…