Lauréate du Réseau Entreprendre Atlantique 2024, la ferme guérandaise Lait Prés Verts, exploitation d’une centaine d’hectares et 90 vaches, cumule quatre activités : production laitière, fromagerie, magasin et événementiel. Une reconnaissance obtenue non sans labeur pour le couple gérant. Il y a cinq ans, après une école d’agriculture et huit ans dans le commerce BtoB en milieu agricole, Léa Dulos et Damien David reprennent ce vaste corps de ferme de deux hectares et démarrent une production laitière 100 % biologique. Une fromagerie vient compléter l’activité au printemps 2022. Sur les 50 000 litres mensuels, deux tiers sont revendus à une laiterie et un tiers est dédié à la fabrication de fromages. Une double activité qui tourne bien maintenant et pourtant, le couple a eu des sueurs froides en 2022, entre les prêts bancaires freinés et l’inflation galopante impactant les travaux de rénovation. « Les artisans ne pouvaient plus tenir leurs devis qui avaient pris 15 à 20 %. Notre trésorerie était très tendue, entièrement réinjectée dans les travaux », se remémore le trentenaire, évoquant notamment les 200 000 euros d’investissements pour la fromagerie.
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Mais Léa Dulos et Damien David ne lâchent rien et créent dans la foulée un magasin de produits fermiers et artisanaux en circuit court de 150 m2, proposent des événements en extérieur, réhabilitent la vieille longère pour en faire une salle événementielle de 110 m2. Celle-ci accueille aussi bien des entreprises pour des séminaires au vert que des événements de particuliers, souvent conjugués à une visite du site et la dégustation de produits de la ferme. « Nos activités fonctionnent en vases communicants », résume la jeune femme. Mais la ferme, qui affiche un chiffre d’affaires de 1,1 million d’euros et emploie une dizaine de personnes, doit, comme toute entreprise, faire des choix stratégiques pour fidéliser, rechercher de nouvelles niches, ajuster sa politique tarifaire, maîtriser ses charges, optimiser sa rentabilité. « Tout en conservant ce que l’on aime faire », souligne la cheffe d’entreprise. Même s’il s’agit d’un « business atypique », comme le qualifie ce fils d’agriculteurs normands qui rappelle : « C’est du non-stop, nous travaillons avec le vivant. »