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Labellisée « Territoire d’industrie », Vendée Grand Sud lance ses premières actions

L’agence d’attractivité, portée par trois communautés de communes du Sud-Vendée, vient de signer la convention d’engagement avec l’État du label « Territoire d’Industrie Vendée Grand Sud 2023-2027 ». Lancé en 2018 à l’échelle nationale, il est présenté comme une stratégie de reconquête industrielle.

métiers de l'industrie

La promotion des métiers de l'industrie en Sud-Vendée fera partie des actions du label. SHUTTERSTOCK

« Je suis un adepte du circuit court. Le binôme élus et chefs entreprises est très important pour ce label Territoires d’Industrie. Pour que cela fonctionne, il faut que ce dispositif soit au plus près du terrain », lance d’emblée Ludovic Hocbon, président de Vendée Grand Sud, lors de la soirée de lancement, mercredi 9 octobre. « Cette labellisation est la reconnaissance de l’industrie sur notre territoire du Sud-Vendée. » Souhaité par Emmanuel Macron, le programme Territoires d’industrie, créé en 2018, vise à réindustrialiser le pays et identifier des solutions adaptées à chaque territoire. À l’échelle nationale, 183 territoires ont été labellisés pour la phase 2 du programme 2023-2027, dont dix-huit en Pays de la Loire.


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L’agence d’attractivité Vendée Grand Sud, qui comprend trois communautés de communes (Pays de La Châtaigneraie, Pays de Fontenay-Vendée et Vendée Sèvre Autise), a souhaité s’engager dans ce label afin d’accélérer la transition écologique et le développement industriel de son territoire. Avec des avancées autour de la formation, le recrutement, le financement, la valorisation des friches industrielles et les enjeux environnementaux.

Quatre axes de travail identifiés

Au début des années 2010, le départ de deux poids lourds industriels (SKF, leader mondial des roulements à bille et Plysorol, fabricant de contreplaqué) et la suppression de nombreux emplois avaient sinistré le Sud-Vendée. Yvon Gourmaud, maire d’Antigny et vice-président de Vendée Grand Sud chargé de l’économie, souhaite voir avec ce label une nouvelle impulsion : « Il va nous permettre d’être accompagné et soutenu par l’État afin d’attirer de nouvelles entreprises, conserver les industriels déjà présents et les accompagner dans leur développement. Tout en impulsant des actions innovantes en lien avec le monde économique. »

Depuis quelques mois, des ateliers sont menés en concertation avec les entreprises locales. « Le travail débuté porte sur quatre axes : l’innovation pour créer un terreau fertile au développement de l’industrie ; la transition écologique par une industrie verte ; les compétences pour développer les filières et savoir-faire industriels ; et le foncier pour anticiper les mutations réglementaires », poursuit-il.

Territoires d'industrie

La soirée de lancement du label Territoires d’industrie a réuni les acteurs économiques et industriels du territoire, mercredi 9 octobre. MATHIEU MARIN – IJ

Les déchets, une problématique commune

Les acteurs économiques et industriels ont pu confronter leurs projets, autour de Manuel Sorin, chef de projet. Ainsi, le groupe « transition » ambitionne de trouver des solutions de mutualisation dans une logique d’économie circulaire et de meilleure empreinte carbone. « Le thème des déchets est vite revenu comme un sujet commun à toutes les entreprises. Le carton a été acté comme axe de travail. Avec un déchet volumineux, on touche également à la thématique du foncier », explique Émilie Bassard, directrice de Solitop. « Plusieurs idées ont émergé comme le réemploi avec l’utilisation de vieux cartons afin de faire du calage de marchandises pour l’export. Mais aussi une banque de cartons standards à toutes les entreprises du bassin. » La décarbonation d’industrie – avec des procédés qui émettent moins de CO2 – passera également par la gestion de l’électricité et du gaz.

La promotion des métiers de l’industrie

Toutefois, les premières pistes de ce label ont mis en avant le besoin de promouvoir les métiers de l’industrie. « Et surtout de garder un maximum de jeunes sur le territoire », détaille Yohan Arenou, co-gérant de la menuiserie Marquis. Au printemps 2025, environ 550 élèves de quatrième de six collèges des trois communautés de communes de Vendée Grand Sud pourront bénéficier de conseils de chefs d’entreprise puis de visites sur site afin de les orienter vers d’éventuels apprentissages.

Enfin, la thématique du foncier sera au cœur des futures pistes de travail. « La question du foncier est importante pour un entrepreneur. On voit bien qu’il y a des délocalisations d’entreprises, des sous-traitants qui partent de grandes métropoles pour trouver du foncier moins cher et des conditions plus abordables pour s’installer et trouver des compétences », analyse Christophe Pecate, sous-préfet de Fontenay-le-Comte. Certains territoires ne pouvant plus développer le tissu économique existant en raison d’un foncier saturé. Le représentant de l’État promet « de guider et d’aider à l’implantation d’entreprises afin que la réglementation et les lourdeurs administratives ne soient pas un frein ».

Avec l’objectif de remettre l’industrie au cœur des territoires, « ce label doit aussi faire connaître toute la dynamique du secteur et nous allons y travailler pendant trois ans », conclut Yvon Gourmaud.

Territoires d’Industrie en quelques chiffres

Une nouvelle phase du programme a été lancée en 2023 par Emmanuel Macron pour la période 2023-2027, à laquelle adhère Vendée Grand Sud. Stratégie de reconquête industrielle et de développement des territoires, la première phase 2018-2022 avait labellisé 149 territoires, 2 000 actions lancées,  2 Mds€ engagés par l’Etat, les Régions et les opérateurs ainsi que 180 nouvelles formations industrielles créées.