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Karim Tarzaïm, dirigeant de Célérifère : « Nous décarbonons la mobilité »

Alors que 50 à 70 % des déplacements de moins de cinq kilomètres se font en voiture, en particulier pour les trajets domicile-travail, Célérifère propose un ensemble de solutions pour décarboner les mobilités professionnelles. Après la commercialisation d’une trottinette électrique made in France, la start-up vendéenne a lancé en 2023 deux nouveaux produits. Afin de poursuivre le développement de son entreprise, Karim Tarzaïm, dirigeant et fondateur, vient de lancer une levée de fonds. 

Karim Tarzaïm, dirigeant et fondateur de Célérifière © Benjamin Lachenal

Pouvez-vous résumer en quelques mots le concept de Célérifère ?

Notre entreprise, créée en 2019, a pour vocation de proposer une mobilité douce et écoresponsable, s’inscrivant dans le cadre de l’objectif de décarbonation que se sont fixées la France et l’Europe, à savoir d’arriver à deux tonnes de CO2 par an et par personne d’ici 2050. Notre idée est de proposer aux entreprises, aux collectivités ainsi qu’aux particuliers, un nouveau modèle économique basé sur l’économie bleue en produisant localement, avec des matériaux recyclés ou recyclables. 

Quel a été votre parcours avant la création de votre entreprise ? 

Je suis né à Fontenay-le-Comte, d’un père marocain et d’une mère vendéenne. Au cours de mes études, j’ai rencontré des difficultés à trouver des stages dans une ville marquée par plusieurs fermetures d’usines, SKF et la Samro notamment. Après un DUT de Génie mécanique, j’ai suivi des études d’ingénieur en alternance chez Valeo, avant de travailler pendant huit ans dans le développement de produits. J’y ai appris à connaître les matières. J’avais déjà en tête l’idée de concevoir un produit propre. Comme il me manquait des compétences business, j’ai souhaité faire une formation complémentaire qui m’a permis d’être embauché en tant qu’ingénieur commercial France Export dans la région angevine. J’ai attendu d’avoir plus de 20 ans d’expériences professionnelles dans l’automobile, le ferroviaire et l’industrie, avant de me lancer dans la création de mon entreprise. Depuis mai dernier, je me consacre à 100 % à Célérifère. C’était une nécessité vis-à-vis de mes investisseurs, mais aussi de mes collaborateurs.  

Vous avez créé votre entreprise il y a quatre ans, mais l’idée a germé bien avant, précisément durant l’hiver 2011, à la suite d’un épisode personnel assez désagréable. Pouvez-vous nous en dire plus ? 

J’ai toujours été habitué à prendre ma voiture en entreprise. Ce matin-là, alors que j’avais rendez-vous à Paris, j’ai donc pris mon véhicule de fonction. Sur le chemin, dans le secteur du Mans, il a commencé à neiger. En arrivant au péage de Saint-Arnoult, l’épisode neigeux s’est intensifié, entraînant un énorme bouchon sur l’autoroute. Je suis resté coincé pendant 13h, et suis arrivé seulement aux alentours de 23h à l’hôtel. Entretemps, j’avais dû prévenir mes clients. Ce jour-là, je me suis promis de ne plus jamais retourner sur Paris en voiture. Si j’avais pris le train, je serais aussi resté bloqué, mais au moins j’aurais été au chaud, et j’aurais pu continuer à travailler.

Vous avez donc pris le train la fois suivante ?

Oui, mais là encore, ça ne s’est pas passé comme prévu. Le train vous permet de vous rendre d’une gare à une autre. Ensuite, vous prenez les transports en commun ou bien un taxi. Et cette fois-ci, alors que j’avais rendez-vous en banlieue parisienne, je suis sorti du RER et me suis retrouvé en pleine campagne, avec aucun transport à disposition. J’ai alors dû marcher pendant une heure et demie sous le soleil, en costume avec ma petite valise. Je suis arrivé chez mon client, épuisé. À ce moment-là, je me suis dit que si j’avais été en possession d’un petit véhicule transportable, j’aurais pu facilement réaliser ces derniers kilomètres, sans effort et surtout j’aurais gagné du temps. 

Qu’avez-vous fait ensuite ?

Je me suis mis à faire des recherches sur internet. Je suis tombé sur le site d’un magasin parisien qui proposait notamment des trottinettes électriques. J’en ai essayé une qui valait 1 500 € mais qui n’était vraiment pas au point. Nous étions en 2012. Ce n’est que trois ans plus tard que j’ai enfin trouvé une trottinette qui me convenait : un modèle lé