Finalement, cela s’est terminé de façon spectaculaire. Les Jeux olympiques de Paris 2024 se sont achevés dimanche 11 août avec un enthousiasme partagé, une joie débridée et un dernier regard sur la tour Eiffel. L’ambition française sans compromis a marqué les dix-sept jours de compétitions olympiques, un miracle de planification détaillée et d’exécution au budget d’environ 11 milliards d’euros si l’on englobe les coûts indirects (4,6 milliards de fonds publics). Des chiffres publiés par la Fondation Ifrap qu’un rapport de la Cour de comptes confirmera ou infirmera en octobre. La France est arrivée aux Jeux secouée par les deux tours des élections législatives inattendues qui ont abouti à une impasse politique. Elle en sort avec ces problèmes non résolus, mais avec une nouvelle confiance en elle.
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La fièvre olympique a contaminé certaines localités françaises ayant accueilli des épreuves, comme Villeneuve-d’Ascq, en périphérie de Lille, qui a hébergé les phases de poules de basket, puis les finales du handball. Dans le stade Pierre-Mauroy, les 27 000 places ont trouvé preneur pour chaque affiche, du jamais-vu pour du basket en France. Mais dans la plupart des autres villes, telles que Marseille, Saint-Étienne, Lyon, Bordeaux et Nantes, les enceintes n’ont pas toujours fait le plein, surtout en l’absence de concurrents français.
Nantes entre dans l’histoire des Jeux
Pourtant, au lendemain de la fin des Jeux, la métropole de Nantes se félicite pour l’organisation d’une partie des épreuves. Elle a orchestré, pendant plus de deux semaines au stade de la Beaujoire, huit matchs du tournoi olympique de football féminin et masculin.
« Avec l’accueil des huit rencontres de football, Nantes est entrée pour la première fois dans la grande famille des collectivités hôtes des Jeux olympiques. Les habitants de la métropole ont pu vibrer au stade de la Beaujoire et suivre les performances des athlètes français au Club 2024, installé au cœur de Nantes », s’est félicitée Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. « Je remercie l’ensemble des organisateurs, bénévoles, partenaires, acteurs associatifs, agents du service public, forces de l’ordre et de sécurité, qui ont permis de faire de cet événement planétaire une véritable réussite », a-t-elle écrit dans un communiqué avant de conclure : « Nantes Métropole prouve une nouvelle fois sa capacité à accueillir des manifestations d’ampleur ».
Sur la période des Jeux, la ville a installé le Club 2024, en plein centre de Nantes. Ce « village olympique » a nécessité un investissement de 1,9 M€ pour que le public suive gratuitement les compétitions dans une ambiance chaleureuse, festive et sportive. Plus de 100 000 visiteurs s’y sont rendus. Ouvert le 26 juillet 2024 à l’extrémité est de l’île Feydeau, le village a fermé ses portes dimanche 11 août après un dernier week-end sportif et festif ou le public a profité des finales de football, volley-ball, handball et basket-ball avec les athlètes hexagonaux, tout comme des activités breakdance, escalade et concerts.
Tous les jours, de midi à minuit, le Club 2024 a offert une variété d’animations en continu : initiations aux sports et parasports, retransmissions des épreuves sur trois grands écrans, rencontres avec les sportifs, spectacles, concerts, et cinéma en plein air. Le tout s’est déroulé autour d’une restauration bio et locale. Le Club 2024 a rassemblé un large public, et a permis à tous de profiter de moments en famille ou entre amis, avec une affluence quotidienne entre 6 000 et 9 500 personnes.
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Les services de la métropole ont relevé plusieurs pics de fréquentation : le lundi 29 juillet avec l’une des trois représentations du spectacle Discofoot du Ballet de Lorraine, suivi par 1 300 personnes ; le samedi 3 août, les compétitions de judo en équipe et la finale de Teddy Riner, diffusée sur les écrans géants, ont réuni plus de 1 200 personnes en simultané. Pour la semaine du 5 août, en raison du bon parcours des athlètes français, les visiteurs se sont retrouvés nombreux pour assister aux exploits des volleyeurs, basketteurs (1 900 spectateurs pour la finale masculine France-USA), handballeurs et footballeurs : 8 500 entrées et 2 000 visiteurs en simultané sur la journée du 10 août.
Le football à l’honneur à la Beaujoire
Dans l’enceinte de la Beaujoire, 140 000 spectateurs ont supporté les équipes espagnole, japonaise et nigérienne de football féminin et les plus chanceux ont suivi le match pour la médaille de bronze masculine opposant Marocains et Égyptiens. Pour autant, la plupart des rencontres se sont jouées devant des travées très clairsemées.
Côté organisation, le déroulé des huit épreuves de football a été une réussite grâce à la mobilisation d’environ cent soixante agents volontaires de Nantes Métropole et de la Ville de Nantes, qui ont aiguillé le public en centre-ville et aux abords du stade. Des fonctionnaires épaulés par cinq cents bénévoles recrutés par Paris 2024 pour accueillir et orienter les équipes et les supporters dans l’enceinte du stade, sur les sites d’entraînement et à la gare de Nantes.
En amont des matchs, la Ligue de football des Pays de la Loire a proposé nombre d’animations : stands de maquillage, activités sportives et parasportives telles que le cécifoot, le foot en marchant, le futnet (tennis-ballon), le footballpétanque, le footki (jeu de foot de précision) avec la présence des Phryges, mascottes officielles de Paris 2024, le 3 août. Près de 5 000 personnes ont pris part à ces animations.
Un quart de point de croissance sur le PIB régional
Il reste à savoir si cet afflux d’aficionados et de curieux a eu des conséquences sur l’économie locale. Un engouement mitigé, bien loin des milliers de supporters débarqués en ville d’un peu partout à l’automne 2023 pour soutenir leur équipe à la coupe du monde de rugby. La métropole de Nantes avait estimé alors que cette vague représentait 20 M€ de retombées financières pour les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. D’après Teddy Robert, président de l’association de commerçants nantais Plein Centre, ses adhérents avaient enregistré une hausse de chiffre d’affaires de 10 à 40 %, notamment les restaurants et les commerces de bouche. Cet afflux de touristes avait eu des conséquences sur les établissements hôteliers, avec un taux d’occupation de 90 %, plus du double de l’année précédente à la même période.
Une manne financière loin de celle constatée pour les Jeux. Selon le dernier rapport de la Banque de France sur les tendances en région Pays de Loire, l’impact transitoire des Jeux olympiques serait d’un quart de point de croissance. Selon les chiffres du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP), 80 % des détenteurs d’un ticket pour les matchs à Nantes étaient Français, dont 40 % résident dans les Pays de la Loire. Une proportion qui limite la nécessité de séjourner sur place. Par ailleurs, le faible remplissage de la Beaujoire a aggravé les perspectives déjà incertaines. « Il n’y a pas d’effet JO », confirmait Olivier Dardé. Le patron à Nantes de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) s’était permis de donner une première indication avant la compétition. Auprès de l’IJ, il ajoute aujourd’hui : « Le secteur est à la peine avec la météo défavorable de ce début d’été et le contexte politique. Nous constatons parfois une baisse de 20 à 30 % du chiffre d’affaires. » En ce qui concerne les commerçants de Plein Centre, en raison des vacances, le « sondage » de ses adhérents ne sera lancé que courant septembre.
« Nantes Métropole s’est engagée pour faire des Jeux olympiques un succès populaire et permettre aux athlètes de disputer la compétition dans les meilleures conditions », commentait Ali Rebouh. Pour le vice-président de Nantes Métropole chargé du sport de haut niveau et des équipements, adjoint aux sports de la ville, « les Nantais ont vécu de grands moments de partage ».
La métropole évoque encore l’héritage sur le territoire à l’occasion de ces Jeux de Paris avec notamment 3,8 M€ des travaux réalisés au stade de la Beaujoire.
En chiffres
• 3 000 € : c’est l’aide financière que Nantes Métropole alloue aux sportifs amateurs du territoire sélectionnés pour participer aux Jeux olympiques et paralympiques
• 140 bénévoles des clubs sportifs impliqués dans le « Village 2024 »
• 150 artistes de la scène locale ont animé le Club 2024
• 3,8 M€ de travaux au stade de la Beaujoire
• 1,9 M€ coût de l’installation et l’animation du Club 2024
La Région Pays de la Loire, fière de ses athlètes
L’aventure olympique a brillé en Pays de la Loire lors des Jeux de Paris 2024. Dix-neuf athlètes de haut niveau de la région ont participé à cette olympiade et ont remporté quatre médailles : trois en argent et une en bronze. Tamara Horacek et Orlane Kanor, médaillées d’argent en handball, ont joué avec les Neptunes de Nantes jusqu’en juin 2024. Léo Bergère, triathlonien, a décroché une médaille de bronze en individuel et a également terminé quatrième en relais mixte. Rappelons que la délégation française, avec une performance historique de 64 médailles (16 en or, 26 en argent et 22 en bronze), s’est classée cinquième au tableau des médailles.
La région se tourne désormais vers les Jeux paralympiques, qui débutent le 28 août. Dix-sept athlètes des Pays de la Loire y participeront, avec plusieurs suivis par le Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance sportives (CREPS) Pays de la Loire, promettant encore de belles prouesses.