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Gilles Sallé, ambassadeur naturel du Vendée Globe Foundation

Il est le fondateur emblématique d’AMP Visual TV, leader national des tournages audiovisuels. Depuis février 2024, le Sablais Gilles Sallé est l’ambassadeur du Vendée Globe Foundation, un fonds de dotation pour la préservation des océans. Une nouvelle mission évidente pour cet amoureux de la mer dont l’entreprise a grandi en même temps que la célèbre course.

Gilles Sallé, président du Vendée Globe Foundation. MARIE LAUDOUAR - IJ

Vous présidez Vendée Globe Foundation. Quelle est la vocation de ce fonds de dotation ?

Créée à l’initiative des organisateurs de la célèbre course à la voile autour du monde, Vendée Globe Foundation traduit les engagements du Vendée Globe pour la préservation des océans et des écosystèmes marins. En collaboration avec le monde scientifique, nous soutenons des projets visant à répondre concrètement aux enjeux océanographiques. Ses cinq membres fondateurs vendéens sont : la Saem, le Conseil départemental, la Fondation Banque Populaire et Crédit Maritime Grand Ouest, la Caisse fédérale du Crédit Mutuel Océan et la Caisse régionale du Crédit Agricole Mutuel Atlantique Vendée.

Pour cette première année, notre budget est d’environ 300 k€. Comme tout fonds de dotation, nous faisons appel à des mécènes, particuliers comme entreprises. Pour l’instant, nous ciblons prioritairement les entreprises du Grand Ouest qui ont des liens avec le Vendée Globe et la Vendée.


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Comment devient-on président du Vendée Globe Foundation lorsque l’on est le PDG-fondateur d’AMP Visual TV ?

Il y a une connexion forte entre les Sablais, AMP Visual TV et le Vendée Globe dont nous sommes prestataire de l’événement depuis la première édition. En 1989, j’étais caméraman lors du départ. Cette course prestigieuse a été un fabuleux accélérateur de croissance pour l’entreprise. Nous avons grandi ensemble.

Alain Leboeuf, président de la Saem Vendée et du conseil départemental, m’a contacté en début d’année pour m’expliquer son projet de faire du Vendée Globe la course la plus décarbonée possible. Il m’a surtout proposé de prendre la présidence du Vendée Globe Foundation. J’ai immédiatement accepté, par passion pour la mer et pour la Vendée.

Bien que sensible à la cause environnementale, je n’imaginais pas à quel point l’océan était utile à la planète. Saviez-vous que trois milliards et demi de personnes vivent de manière directe ou indirecte de l’océan à travers le monde ? Que l’océan produit 50 % de l’oxygène que l’on respire et qu’il absorbe près de la moitié du gaz carbonique que l’on émet ? Quand on sait tout ça, agir devient une évidence. Être l’ambassadeur de ce projet était naturel.

Votre casquette de chef d’entreprise qui rayonne en France et à l’étranger est-elle un atout pour cette mission, notamment auprès des mécènes ?

Le message est tellement fort qu’il n’a pas plus besoin de Gilles Sallé que de quelqu’un d’autre pour captiver l’attention et l’intérêt des mécènes. Je ne suis qu’un amplificateur de ce message. Je suis là pour dire que Vendée Globe Foundation existe. En résumé, mon rôle consiste à mettre les projecteurs sur leur projet et, évidemment, à animer tout un environnement économique pour le soutenir.

Gilles Sallé, président du Vendée Globe Foundation, et Marie-Anaïs Barral, chargée de mission pour le fonds de dotation. MARIE LAUDOUAR – IJ

Trois projets et initiatives soutenus par Vendée Globe Foundation

Vendée Globe Foundation s’engage concrètement à limiter les impacts entre la faune marine et les bateaux, notamment ceux du Vendée Globe.

Protection de la biodiversité sur le parcours du Vendée Globe

Ce projet mené par le consortium Share the Ocean a pour but de tracer les flux migratoires de la mégafaune marine en modélisant leurs déplacements dans les différents océans, afin de limiter les risques de collision avec les navires. « Plusieurs zones de protection de la biodiversité (ZPB), identifiées par Share the Ocean comme des sites importants de reproduction et d’alimentation pour les cétacés, ont été instaurées tout au long du parcours du Vendée Globe 2024 », explique Marie-Anaïs Barral, chargée de mission pour Vendée Globe Foundation. Les skippers auront l’interdiction de traverser ces zones sous peine de pénalités.

Ce principe de zone de protection de la biodiversité (ZPB) a été expérimenté sur la course New York-Vendée-Les Sables d’Olonne en mars dernier, l’une des trois courses organisées par la Saem Vendée. Le départ a été donné à 80 milles des côtes américaines. Il n’y a eu aucune collision avec les cétacés.

Comprendre la mégafaune marine pour mieux la protéger

Portée par l’association Over the Swell, qui agit pour la défense de l’océan, la mission William a pour but d’assurer la survie du requin-baleine, le plus grand poisson du monde, actuellement en voie d’extinction. L’objectif de ce projet est de mieux comprendre ses mouvements migratoires en Atlantique Sud-Est et de mener des actions de protection de la mégafaune marine en danger dans cette zone. Comme pour le projet Share The Ocean, il y a des points de passage croisés avec le Vendée Globe.

Des capteurs embarqués sur les Imoca du Vendée Globe pour une meilleure connaissance de l’océan

Cette initiative du Vendée Globe, portée par l’Unesco, associe skippers et scientifiques. L’Unesco agit ici dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable. En tout, vingt-cinq skippers ont équipé leurs bateaux de systèmes de mesure de data météo et scientifiques pour alimenter la base de données mondiale gérée par l’Unesco. « Grâce à ces capteurs bio-thermiques et bio-acoustiques, ils pourront détecter la mégafaune marine présente sur leur trajectoire et mieux les protéger », insiste Marie-Anaïs Barral. En soutenant financièrement ce projet, l’objectif est aussi d’équiper l’entièreté de la flotte du Vendée Globe 2028, en lien étroit avec la classe Imoca.

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