Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

L’ex-entrepreneur,ce salarié pas comme les autres ! 

Angéline Bouet a déposé le bilan en mars 2023. Depuis, elle a rebondit grâce au portage salarial. Témoignage

Angéline Bouet, entrepreneur, salarié, Vendée

Angeline Bouet. ©Angeline Bouet.

Indépendant, adepte de la prise de risque, fonceur… l’entrepreneur en reconversion peut être perçu comme une menace lors des entretiens d’embauche.

« J’ai pris l’égo de certains en pleine face, raconte Angeline Bouet, la fondatrice d’ESTHER.H, un cabinet spécialisé dans le recrutement et le conseil pour les métiers de la coiffure et de l’esthétique. Au point qu’on m’a conseillé d’effacer ma date de naissance sur mon CV. A 37 ans, il semblait impossible à certains recruteurs d’avoir créé puis dirigé mon entreprise pendant presque sept ans ».

Quand elle dépose le bilan en mars dernier, l’ex-entrepreneuse avait six salariés, trois indépendants et des missions dans toute la France. « J’ai appris qu’on pouvait arrêter un business même lorsqu’on a des clients. La trésorerie ne suivait tout simplement pas. J’étais à la limite d’enfreindre la règle que je m’étais fixée au départ, celle d’impacter directement les finances de ma famille. Il a fallu dire au revoir à la magie, aux rencontres, à mes responsabilités dans les réseaux d’entreprise, en plus de mon équipe à laquelle j’étais très attachée ».

Malgré tout, elle rebondit rapidement et trouve du travail sous un statut particulier : le portage salarial. Depuis le mois d’avril, Angeline Bouet est responsable des ressources humaines d’une entreprise dont elle n’est pas salariée directement. Un équilibre entre la sécurité du salariat et la liberté de l’entreprenariat qui convient à la jeune femme.

« J’apporte mon expertise des RH au service d’une entreprise d’une centaine de collaborateurs pendant un temps donné. C’est de l’entrepreneuriat en interne de l’entreprise, résume-t-elle. A l’avenir, j’imagine continuer ce type de mission soit dans les RH soit à des postes de Directeur Général de transition. Et de conclure : « Le salariat c’est ok, à condition d‘avoir des responsabilités car on reste entrepreneur au fond des tripes ! »