Pourquoi avoir choisi cette démarche d’écolabellisation ?
En 2007, après un stage de mes enfants à l’École pour la nature et l’homme de Nicolas Hulot, à Branféré, j’ai eu une prise de conscience. Ils m’ont parlé de leur système de cantine et j’ai trouvé que c’était intéressant à reproduire pour l’hôtel. Avant, dans les étages le matin, nous avions plein de contenants jetés alors qu’il restait du produit, de la confiture, du beurre…
En 2008, nous avons obtenu le label Clef verte, le plus connu dans l’hôtellerie, avec un cahier des charges assez simple comme utiliser le papier recto/ verso ou vérifier le dégivrage des réfrigérateurs… Puis l’Afnor nous a demandé d’intégrer trois aspects supplémentaires de développement durable sur l’éclairage, la consommation d’eau et de papier. Donc on a entrepris différentes démarches comme changer le type de linge utilisé. Notre expert-comptable nous a confirmé que ce poste du linge, le deuxième le plus coûteux dans un hôtel après les salaires, avait diminué.
Donc on s’est dit qu’il fallait poursuivre. En 2009, nous avons rénové les 49 salles de bains. C’était nécessaire, elles dataient de 1988, n’avaient pas de mitigeurs… Donc on a tout fait en même temps : une rénovation mais en suivant les directives de l’Écolabel. Sur la robinetterie, nous sommes passés de 12L d’eau/minute à 7,20… À l’initiative de l’équipe, nous avons modifié la formule du petit-déjeuner aussi : le client choisit ce qu’il prendra sur une liste, cela évite les gaspillages. On a travaillé le dossier en 2010 pour le présenter en 2011. Cela a été un gros travail car il a fallu récupérer toutes les références de tous les équipements et certains n’existaient plus…
Où en êtes-vous de la labellisation aujourd’hui ?
Le dernier audit a eu lieu en mai cette année. Ça a été compliqué. C’est une grosse machine. Nous sommes labellisés depuis 2011 donc nous avions déjà un dossier solide mais, avec le Covid, la façon de travailler a été perturbée. Toute l’équipe était au chômage partiel…
J’ai donc beaucoup travaillé de chez moi pour le préparer, avec tous les dossiers, les données sur les quantités, les volumes… L’Afnor était passée pour la dernière fois il y a deux ans. L’audit dure une journée et tout est épluché : vérification des factures, des types de produits, bio ou pas, notamment pour le nettoyage. Le jour de l’audit, cette année, le 31 mai, nous venions juste de rouvrir et j’étais un peu tendue même si j’étais sûre de mon management et du dossier. Au final, ça s’est très bien passé. Nous n’avons aucun point éliminatoire. Lors du dernier audit, en 2019, nous devions travailler trois éléments : l’absence de fiche sur la dureté de l’eau, d’une autre sur le gaspillage – même si les actions étaient en place, il fallait mieux les détailler – et un plan de formation jugé trop restreint et pas assez mis en avant. On a tout retravaillé.
Qu’avez-vous modifié d’autre depuis ce précédent audit ?
J’ai dû changer certains fournisseurs car même s’ils étaient bio et locaux, ils nous demandaient de…