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Économie des Pays de la Loire : résilience en 2024, prudence en 2025

Selon l’enquête annuelle de la Banque de France, l’économie des Pays de la Loire a fait preuve de résilience en 2024 malgré un climat d’incertitude. Si l’agroalimentaire a progressé de 1,6 %, d’autres secteurs, comme les équipements électroniques et autres machines, ont enregistré une baisse de 0,8 %. Pour 2025, les perspectives restent contrastées entre investissements ciblés et prudence accrue.

Industrie

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L’enquête menée par la Banque de France auprès de 1 450 entreprises et établissements de la région met en évidence la capacité d’adaptation des entreprises ligériennes face aux tensions économiques. En 2024, bien que l’activité industrielle ait reculé de 1,1 %, certains secteurs, comme l’agroalimentaire (+1,6 %), ont mieux résisté, tandis que les équipements électroniques et autres machines ont accusé une baisse (-0,8 %). Les services marchands ont progressé de 1,9 %, avec une dynamique notable dans l’entreposage, les activités comptables et le conseil en informatique. La construction a su se maintenir grâce au second œuvre, tandis que le gros œuvre (-2,4 %) et les travaux publics (-1 %) ont connu un repli.


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L’année a été marquée par plusieurs défis : hausse des coûts salariaux, difficulté à répercuter ces augmentations sur les prix et un accès au crédit plus contraint. Malgré ces obstacles, les entreprises ont continué à investir, parfois en reportant certains projets pour attendre des conditions financières plus favorables. La normalisation progressive des prix, avec une inflation proche de 2 %, a permis un léger répit.

2025 : l’activité se maintient sans véritable rebond

Pour 2025, les perspectives restent contrastées. L’industrie anticipe un léger rebond (+2,2 %), soutenu par une augmentation des investissements (+6,4 %), mais sans impact significatif sur l’emploi. Les services marchands devraient poursuivre leur croissance (+3,9 %), notamment les services spécialisés (+7,6 %) et les activités informatiques.

En revanche, la construction ne connaîtra pas de véritable reprise. Le gros œuvre poursuivra son déclin (-4,5 %), tandis que les travaux publics bénéficieront d’un effet préélectoral (+4,1 %). Les entreprises du secteur restent prudentes, limitant leurs investissements et stabilisant leur rentabilité.

Comparativement, au niveau national, la croissance du produit intérieur brut (PIB) français s’est établie à +1,1 % en 2024, selon l’Insee. Cette progression modérée a été portée par le commerce extérieur et les dépenses publiques, tandis que l’investissement privé s’est replié et que la consommation des ménages a peiné à redémarrer. De plus, le déficit commercial français a continué de se réduire, passant d’environ 100 milliards d’euros en 2023 à environ 81 milliards d’euros en 2024, grâce notamment à des excédents historiques dans le secteur de l’énergie et des biens manufacturés.

Ainsi, 2025 s’annonce comme une année de transition, marquée par la modernisation des outils de production et l’intégration du numérique et de l’intelligence artificielle pour améliorer la compétitivité. Mais face aux incertitudes économiques et géopolitiques, la prudence restera de mise.

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