Couverture du journal du 07/07/2025 Le nouveau magazine

[Dossier Filière Bois ] « Ces problèmes d’approvisionnement risquent d’affaiblir nos entreprises »

Entre les pénuries, les augmentations de prix, les problèmes de recrutement et les attaques contre ses dérives, la filière bois est chahutée. Alors que, dans le même temps, le bois n’a jamais autant séduit. On fait le point sur le territoire

filière bois

© Benjamin Lachenal

La chaîne de valeur de la filière bois subit de fortes tensions, sous la pression de la demande internationale. Les carnets de commandes sont pleins mais les entreprises peinent à y faire face. Témoignages d’entreprises de Loire-Atlantique.

La filière bois vit un paradoxe. Construction, industries, rénovation… La demande afflue, les entreprises ont traversé l’année 2020 sans pertes majeures, mais elles font face aujourd’hui à de grandes difficultés. Les carnets de commandes sont pleins mais les prix sont tirés vers le haut du fait de la forte reprise en Chine et aux États-Unis (80% des constructions).

Un phénomène inquiète particulièrement la profession : l’arrivée de négociants chinois qui achètent directement du bois, surtout du chêne mais plus seulement, à des tarifs élevés. Une pétition a même été lancée par la Fédération nationale du bois qui craint un regain de tensions entre scieurs et propriétaires forestiers privés. Selon les scieurs, « depuis six mois, 35 à 100% des volumes de chênes de la forêt privée partent à l’export, surtout en Chine ».

Conséquence pour les entreprises du territoire : les prix flambent et les délais d’approvisionnement augmentent.

« Des donneurs d’ordres nous mettent la pression », Pascaline GORRÉE-BOURDAUD, présidente de Bourdaud Bois

DES TENSIONS AVEC LES CLIENTS

Ainsi, après avoir perdu trois mois d’activité à cause du premier confinement, et enregistré une perte de 400 000€ de CA (5,6 M€ au lieu de 6M€), la reprise est très forte en 2021 pour la scierie Bourdaud, installée à Nozay depuis 1936. « Nous n’avons jamais connu une telle demande sur la scierie, témoigne Pascaline Gorrée-Bourdaud, présidente de la société familiale qui travaille surtout en menuiserie. Mais il y a une forte tension sur le pin et les résineux en général à cause de la demande mondiale. » Résultat : l’entreprise gère actuellement un carnet de commandes avec dix semaines de charges contre trois en général. Niveau prix, le pin maritime est, par exemple, passé de 31€/m3 le pied d’arbre à 60€/m3 début juin. Les dérivés des grumes ont pris 25%, idem pour les produits connexes (pellets, paillage…). Très affectée le jour où nous l’avons rencontrée – elle venait d’apprendre la survenue d’un nouvel accident d’un de ses chauffeurs – Pascaline Gorrée-Bourdaud évoque un ras-le-bol et « un climat de tensions avec les clients du fait de ces augmentations de prix et de délais ». Elle ajoute : « En général, tous les clients a…

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